Comment fonctionne la science

Comment fonctionne la science

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Par Fabienne Vande Meerssche

Ce samedi 20 mars 2021, les invités de Fabienne Vande Meerssche (@fvandemeerssche) dans LES ECLAIREURS sont Francesco Lo Bue, physicien, Docteur en Sciences, Directeur de la culture et de l’information scientifique à l’UMONS  et du MUMONS, & Kevin Troch, Docteur en Histoire, Responsable opérationnel du service Archives et Collections de l’UMONS et MUMONS.

 

DIFFUSION : samedi 20 mars 2021 à 13h10’

REDIFFUSION : dimanche 21 mars 2021 à 23h10’                    

Francesco Lo Bue

Francesco Lo Bue

Francesco Lo Bue est physicien de formation, Docteur en Sciences, et passionné par la diffusion des savoirs et le partage des connaissances. À l’UMONS, Francesco Lo Bue est directeur de la culture et de l’information scientifique ; il dirige le MUMONS, le musée de l’Université, très actif dans le domaine de la diffusion des sciences et des technologies, dont la philosophie est de donner des clés pour comprendre le monde, avec parfois une petite touche de douce folie ! Il dirige aussi les bibliothèques de l’UMONS.

Venu à la physique par le biais de l’astronomie, Francesco Lo Bue est en charge des TP d’astronomie générale pour les étudiants de Bac1 en physique, et de la communication scientifique pour les étudiants de Master en physique. Il est également responsable de l’agrégation en physique à l’UMONS. Il coordonne le Printemps des Sciences en Hainaut. Il coache avec ses collègues du Conservatoire royal les candidats montois au concours Ma Thèse en 180s.

Francesco Lo Bue veut expliquer le fonctionnement de la science et de l’Univers en exploitant l’histoire des sciences, et en mettant en avant les démarches des uns et des autres. Ceci passe souvent par l’expérimentation et l’observation.

Parmi les activités qu’il organise dans cet objectif, on peut citer notamment l’exposition " Explorer l’Invisible ", dans laquelle il présentait en 2012 des images à l’esthétique percutante, réalisées par des chercheurs. Citons aussi la démonstration du Pendule de Foucault, dans la collégiale Sainte-Waudru à Mons.

Regardez ici la vidéo de la démonstration du Pendule de Foucault.

Pendule de Foucault à Mons, collégiale Sainte-Waudru jusqu'au 5/04/2011

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Dans le même ordre d’idées, Francesco Lo Bue et son équipe ont aussi reproduit une autre grande expérience du 19ème siècle, celle d’Hippolyte Fizeau qui, en 1849, a mesuré la vitesse de la lumière avec une " simple roue dentée ", un dispositif purement mécanique, à l’époque où l’électricité n’était pas encore disponible… un exploit hors du commun !

Regardez ici la vidéo concernant l’expérience de Fizeau.

Francesco Lo Bue

Francesco Lo Bue et son équipe ont également développé un  jeu vidéo sur tablette géolocalisée pour découvrir la collégiale Sainte-Waudru et les secrets de sa construction, en exploitant des déplacements réels dans la collégiale, la réalité virtuelle, la réalité augmentée… (10.000 tablettes ont été louées lors de Mons 2015 !)

Parmi ses projets, le " Crazy Machine Challenge ", un concours de machines absurdes à réactions en chaîne, organisé avec l’équipe du Google Data Center de Saint Ghislain ou encore, à la fin septembre 2018, la création d’un arc-en-ciel nocturne.

 

Regardez à ce sujet la vidéo  La nuit des étoiles au PASS 

 

Lors du premier confinement, avec son équipe, Francesco a créé sur YouTube les Directs du MUMONS : de véritables moments de découvertes, qui vont de la classique conférence à des observations en direct de l’infiniment petit via un microscope électronique, ou encore de l’infiniment grand via de puissants télescopes.

 

Pour le programme du PRINTEMPS DES SCIENCES, cliquez ici

Kevin Troch

Kevin Troch

Kevin Troch est Docteur en Histoire. Il est le Responsable opérationnel du service Archives et Collections de l’UMONS et travaille pour le Musée de l’Université (le MUMONS).

Il est titulaire d’un Bachelier (UNamur) et d’un Master (UCLouvain) en Histoire. Il a aussi réalisé un Doctorat en Histoire contemporaine à l’Université de Lille et l’UNamur.

 

Sa thèse porte sur l’histoire des impacts environnementaux de l’extraction du charbon et l’émergence d’une politique extractiviste en Belgique et dans le Nord de la France, de la fin du 18e siècle jusqu’à l’Entre-deux-guerres et se concentre surtout sur les années 1870-1940, période d’exploitation intensive du charbon dans ces deux Etats, en prenant comme terrains d’étude le bassin minier du Borinage et celui du Valenciennois.

Dans cette recherche doctorale, Kevin Troch a mis en lumière les fondements culturels ainsi que les bases scientifiques et juridiques qui ont permis l’expansion de l’extraction du charbon dans ces deux pays, notamment au niveau de la régulation des dégâts miniers. Il a étudié les réactions des gouvernements, des charbonnages et des habitants des bassins miniers aux dégradations environnementales causées par l’extraction du charbon : affaissements miniers, dégâts aux terrains et aux immeubles, terrils, inondations ou même des séismes induits. Les processus de négociation, les jeux de pouvoir et les mouvements citoyens d’opposition aux charbonnages étaient au cœur de cette interrogation. Le poids important des charbonnages dans la régulation des dégâts miniers, la volonté des gouvernements de poursuivre coûte que coûte l’extraction du charbon et le développement d’une " guerre " contre le charbon par les habitants des bassins houillers occupent une grande place dans son travail. Il a aussi envisagé l’influence des géologues et des ingénieurs des mines dans la création d’une science des dégâts miniers à travers trois controverses scientifiques de cette époque : la séismicité induite par les exploitations minières, les théories des affaissements miniers et les inondations engendrées par l’extraction de la houille.

Compte Twitter de Kevin Troch

Aujourd’hui, Kevin Troch poursuit ses travaux sur l’histoire de la géologie et de la paléontologie en Belgique, principalement sur les applications économiques de ces disciplines scientifiques, et les vulgarise sur Twitter où il signe Dr. Kevin Troch, Dr Cailloux.

Depuis 2018, Kevin Troch est impliqué dans la gestion des collections de l’UMONS, réparties en 6 départements : les sciences, les manuscrits médiévaux, modernes et contemporains, les imprimés anciens, les archives, l’iconographie et le patrimoine artistique, mobilier et immobilier. Au total, sans compter les archives, les collections de l’UMONS compte plus d’un million de pièces !

Kevin Troch s’est initialement occupé de la collection d’objets scientifiques et pédagogiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles dont le MUMONS assure la valorisation. Il s’agit d’une collection d’environ 4000 objets provenant des écoles secondaires publiques de Bruxelles et de Wallonie couvrant la période allant de la fin du 18e siècle jusqu’aux années 1960.

Dans ce cadre, il a entamé l’état des lieux de la collection d’instruments scientifiques en visitant les locaux de chaque service, de chaque laboratoire. Pour l’instant, l’inventaire de seulement quatre laboratoires de la Faculté Polytechnique (la plus ancienne faculté de l’UMONS) atteint déjà 1000 objets.

La plupart des objets date des années 1880-1940, mais le plus ancien remonte aux origines de la Faculté (soit aux années 1850). Certains de ces objets figurent sur des photos de la Faculté prises en 1887 lors de la création du premier laboratoire d’électricité et en 1904 avec l’inauguration de la nouvelle aile du bâtiment de la rue de Houdain.

Galvanomètre de Nobili
visible sur une photo du premier laboratoire d’électricité de la Faculté polytechnique en 1887
Hystérésimètre de Blondel-Latour, fabriqué à Paris par Jules Carpentier en 1898

La collection comporte aussi des instruments rares et très bien conservés comme les deux premiers modèles d’hystérésimètre (un appareil de mesure magnétique) datant de 1896 et de 1898, des modèles de cristaux en verre avec des fils de soie à l’intérieur, un altiplanigraphe D.S. de Lavaud (un appareil topographique) des années 1920, des gyroscopes des années 1910 ou un torsiographe du Dr. Geiger de 1931.

Spinthariscope de Crookes, le premier détecteur de radioactivité, fabriqué par Robert Drosten à Bruxelles en 1905

D’autres instruments sont insolites comme le spinthariscope de Crookes, le premier détecteur de radioactivité inventé en 1903.

Lisez à ce sujet l’article MUMONS " Le spinthariscope, un petit objet à l’histoire étonnante ! ".

Il y a même une immense salle construite en 1925 et entourée de panneaux électriques isolés avec du marbre ou un laboratoire avec des appareils générant de la foudre (datant des années 1950).

Panneaux électriques isolés avec du marbre
Laboratoire avec des appareils générant de la foudre

A tout ceci s’ajoutent les instruments scientifiques de la Faculté des sciences, de la Faculté de médecine et pharmacie et même de la Faculté de psychologie et sciences de l’éducation. Plus récents, ces objets n’en sont pas moins intéressants pour l’histoire des sciences, de leur enseignement et pour l’histoire des techniques.

Machine « Physiologia System »

Ainsi, la collection du service de Métrologie et sciences du langage de la Faculté de psychologie comporte un instrument extrêmement rare (dont il n’existe qu’une  quinzaine d’exemplaires dans le monde) : un appareil permettant d’étudier les mécanismes physiologiques de production de la parole !

L’ensemble comporte aussi des collections données à l’université par des donateurs privés et par l’Université du Travail de Charleroi dont les bâtiments sont en train d’être rénovés par l’UMONS.

A ceci s’ajoutent encore des affiches didactiques comme celles (datant de la fin du 19ème et début du 20ème siècle) retrouvées au département de géologie figurant des animaux marins et un squelette d’Iguanodon, des photographies, des manuels, des notes et autres documents d’archives.

Pour en savoir plus sur l’histoire de ces planches entoilées, consultez l’article " Planches pédagogiques entoilées " du MUMONS.

Planches entoilées
Planches entoilées © Kevin Troch

Cette collection documente l’histoire de l’institution, les recherches et méthodes d’enseignement des sciences qui y ont été menées,  et, un éclairage sur l’histoire des sciences et des techniques en général. C’est aussi l’occasion de rendre sa mémoire à l’Université de Mons car la génération actuelle de professeurs et de chercheurs ne sait généralement plus à quoi servaient ces instruments ni pourquoi ils se trouvent dans leur service.

Ces instruments sont actuellement présentés au public chaque lundi sur la page Facebook du MUMONS et chaque mois sur le site internet du MUMONS dans la catégorie Pièce du mois. L’inventaire actuel sera accessible en ligne dès avril-mai de cette année et présenté au MUMONS dès le 21 octobre 2021.

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