C’est le projet de la Fabrique circuit-court de Suarlée… Le premier bâtiment sera inauguré au printemps. Il comprend un abattoir de volaille, une bocalerie, une légumerie, un atelier de boucherie et une coopérative (Ethiquable) spécialisée dans le commerce équitable et le bio. Après l’été, s’ajouteront un presseur de jus de fruits, un fabricant de glaces et une miellerie. Mais avec l’épidémie de covid, le circuit-court a le vent en poupe et la coopérative Paysans artisans, qui porte le projet, annonce déjà une troisième phase : un grossiste circuit-court pour l’ensemble de la Province de Namur.
"Cette nouvelle coopérative se fournirait auprès des producteurs et transformateurs locaux, explique Benoit Dave, directeur de Paysans artisans, pour vendre à une clientèle professionnelle locale également : transformateurs, cuisines de collectivité, restaurants… Le territoire de référence c’est la Province de Namur, mais nous n’excluons pas d’aller dans le Brabant wallon ou jusqu’à Bruxelles."
Un hub alimentaire à Liège, Charleroi et Namur
Le grossiste circuit-court de Suarlée serait un outil complémentaire par rapport à Paysans artisans, qui rassemblent des tout petits producteurs, alors que le grossiste se fournira aussi auprès d’exploitations agricoles de taille moyenne, jusqu’à 50 ou 100 hectares. "Des exploitations qui sont justement menacées par le modèle actuel de l’agriculture intensive, explique Benoit Dave. La différence se situe aussi sur le plan de la clientèle. "Paysans artisans fournit nos magasins de détails (ndlr. bientôt au nombre de 7), un réseau de magasins à la ferme ou les consommateurs directement via la vente en ligne."
Mais l’objectif de Paysans artisans et du futur grossiste circuit-court de Suarlée est le même : stimuler en région namuroise une agriculture de qualité, à taille humaine, plus écologique ; et offrir aux Namurois une alternative à la nourriture industrielle distribuée en grande surface.
Cette phase trois du projet de la Fabrique circuit-court doit encore être peaufinée et surtout financée à hauteur d’environ 1,5 million d’euros. Mais une piste très concrète vient de se dégager avec l’annonce d’un plan wallon de relance post-covid (FPR, Facilité pour la reprise et la résilience). Dans ce plan, le gouvernement wallon annonce son intention de soutenir les ceintures alimentaires à Liège, Charleroi et Namur. Un budget de 85 millions est prévu pour aider les Wallons à produire eux-mêmes leurs ressources alimentaires, en tournant le dos à l’agriculture intensive et la malbouffe.