Climat

Climat : même si les États respectent leurs engagements, les températures vont augmenter de 2,4 °C, et non pas 1,5 °C comme prévu

Par Belga, édité par Marie-Laure Mathot

Les engagements pris jusqu’ici par les États dans la lutte contre le réchauffement climatique restent nettement insuffisants et devraient même être plus que quadruplés pour avoir une chance de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C, comme l’ambitionne l’accord de Paris, selon un rapport publié jeudi par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).

Actuellement, les efforts promis (contribution déterminée au niveau national ou "NDC’s" dans le jargon des négociations climatiques) suggèrent une réduction des émissions d’au mieux 10% en 2030, par rapport aux politiques en cours, alors que l’objectif de 1,5 °C impose une chute de 45% des émissions d’ici la fin de la décennie et une poursuite rapide de leur baisse après 2030.

Augmentation des températures moyennes annuelles si elles augmentent globalement de 1,5 °C

Augmentation des températures moyennes annuelles dans le "meilleur des scénarios", c’est-à-dire une augmentation de 1,5 °C.
Augmentation des températures moyennes annuelles dans le "meilleur des scénarios", c’est-à-dire une augmentation de 1,5 °C. © Tous droits réservés

Selon le 13e "Emissions Gap Report", le rapport 2022 sur l’écart entre les engagements des États en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et ce qu’il convient de faire pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat, les engagements (conditionnels et inconditionnels) déposés jusqu’ici suggèrent, au mieux, une hausse des températures de 2,4 °C en moyenne d’ici la fin du siècle. Et à politiques inchangées, c’est vers +2,8 °C que se dirige la planète. Loin, donc, de l’objectif de Paris de limiter le réchauffement "bien en deçà de +2 °C" et si possible à +1,5 °C.

Alors que le Pacte de Glasgow adopté à la COP26 demandait aux parties de renforcer leurs objectifs pour 2030, peu de pays ont soumis de nouveaux engagements depuis novembre 2021 et ceux-ci ne représentent qu’une diminution des émissions de 0,5 gigatonne de CO2 équivalent en 2030, soit "moins d’un pour cent des émissions mondiales attendues en 2030", constate le Pnue.

Augmentation des températures moyennes annuelles si elles augmentent globalement de 3 °C

Augmentation des températures moyennes sur l’année dans le cas où le climat se réchauffe en moyenne de 3 °C.
Augmentation des températures moyennes sur l’année dans le cas où le climat se réchauffe en moyenne de 3 °C. © GIEC

Chaque année, les conséquences négatives des changements climatiques sont plus intenses et touchent "des centaines de millions de personnes" et "pourtant", l’Emissions gap report 2022 du Pnue "montre que les États procrastinent", se désole l’organisation onusienne, à quelques jours du début de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, du 6 au 18 novembre.

Le Pnue relève que la transition vers le zéro émission est en cours dans l’énergie, l’industrie, le transport et les bâtiments "mais doit aller beaucoup plus vite."

Des efforts doivent aussi être menés pour réduire le gaspillage alimentaire, améliorer la production agricole et décarboner les chaînes d’approvisionnement alimentaire.

Le Pnue exhorte enfin le système financier à œuvrer à la réalisation des changements nécessaires dans tous les secteurs.

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