Les Jeux Olympiques de Tokyo auraient dû se tenir du 24 juillet au 9 août. Nous avons décidé de profiter de cette période pour revisiter la mémoire des photographes de presse, ces témoins de l’instant, ces capteurs d’émotions. Vincent Kalut (Photonews) ouvre le livre de ses souvenirs olympiques à la page Pékin 2008. Le 22 août précisément.
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Deux jours avant la fin des JO, la Belgique débloque enfin son compteur médaille grâce à un quatuor magique composé d’Olivia Borlée, Hanna Mariën, Elodie Ouedraogo et Kim Gevaert.
Derrière son objectif, Vincent Kalut attend sous le panneau des résultats. Kim franchit la ligne en deuxième position, rapidement rejointe par Olivia, Hanna et Elodie. Le photographe voit les quatre filles se rassembler, sans connaître le résultat. "On voit vraiment l’émotion. Je sens – au moment que je déclenche – que je suis en train de faire une image qui va rester pour des années. Quand on voit qu’elles regardent qu’Elodie se cache le visage, parce qu’elle n’ose pas regarder, on sait qu’il y a une médaille. Mais je ne sais pas si elle est en or, en argent ou en bronze."
C’est de l’argent, un argent qui se transformera en or 8 ans plus tard suite au déclassement de la Russie en raison du dopage d’une des relayeuses.
La magie de la première vision
Vincent Kalut a imaginé le cliché au moment d’appuyer sur le déclencheur. Il a une idée précise. Mais il ne l’a pas encore vu. "On n’ose même pas regarder si elle est bonne. Quand vous avez vérifié qu’elle est bien nette, vous vous dites 'ok', j’ai l’image. C’est celle-là qu’il faut envoyer".
Le passage de l’argentique au numérique, n’a pas effacé la magie de la révélation. "La magie reste la même. Que la photo sorte d’une machine qui la développait ou qu’elle apparaisse sur un écran, pour moi l’émotion est la même".