Cela fait près de 30 ans que Pierre-Marie Laduron prend soin de ses arbres. Chaque année, ce fruiticulteur passionné produit 120 tonnes de pommes et de poires, qu'il vend uniquement en circuit court. Un modèle de commercialisation idéal pour lui, mais avec une difficulté majeure: la logistique. "La logistique, c'est le grand problème, parce que nous sommes producteurs, et pas logisticiens et livreurs" explique Pierre Marie Laduron. "Si je dois livrer tous les magasins, deux caisses ici, trois caisses là-bas, une demi caisse ailleurs, et quelques bouteilles de jus, je ne m'en sors pas. Il faudrait que le prix soit tellement exorbitant que le client ne s'y retrouverait pas non plus". Au fil des années, ce fruiticulteur a trouvé des solutions. Il s'est notamment associé avec d'autres maraichers et profite d'une plateforme de vente par internet.
Il faut ajouter un intermédiaire pour rationaliser le processus
En province de Liège, plusieurs organismes travaillent activement pour favoriser le développement logistique du circuit court. Élisabeth Gruié, chargée de communication de la Ceinture aliment-terre liégeoise: "A terme, ce qui serait intéressant, c'est d'avoir un hub de produits locaux développés ici en région liégeoise pour s'assurer qu'à la fois les cantines puissent disposer de produits locaux, mais aussi les consommateurs. Parce qu'on sait tous qu'on ne peut pas se précipiter chez nos petits producteurs locaux, c'est compliqué, même en termes de pollution finalement. Il faut donc ajouter un intermédiaire qui permette de rationaliser le processus".
Développer les structures qui transforment les produits
Mais pour donner une réelle présence au circuit court, il faut aussi développer les structures qui permettent de transformer les produits. C'est ce qui se fait dans ce petit atelier fondé en 2017 par quelques maraichers. Aujourd'hui, les équipes s'affairent à la découpe de céleris qu'un producteur n'a pas réussi à écouler. Gabrielle Vilour, responsable de l'atelier de transformation ADM Bio: "L'idée, c'est de prendre tout son surplus -ici, on a pris 100 kilos-, et de pouvoir le transformer directement si c'est possible. Si ce n'est pas possible, on prépare les légumes, on les nettoie, puis on les met au congélateur dans des poches sous vide et on les réutilise au fur et à mesure de la saison".