Les Nations unies ont fait part lundi de leur "préoccupation face à la violence et la xénophobie" au Chili envers les migrants après une manifestation hostile à des Vénézuéliens samedi dans le nord de ce pays.
Samedi, environ 3.000 personnes ont manifesté à Iquique, à près de 2.000 km de Santiago, contre la présence de migrants, en grande majorité vénézuéliens, qui campent dans cette ville. Des manifestants ont brûlé des affaires appartenant à des migrants. Une enquête a été ouverte.
Le Venezuela est, après la Syrie, le pays qui compte le plus grand nombre de ressortissants déplacés dans le monde, soit quelque 5,6 millions depuis 2015, selon les évaluations de l'ONU.
►►► A lire aussi : Chili : comment les citoyens ont repris la main sur le pouvoir en 5 étapes clés
La manifestation de samedi a eu lieu au lendemain de l'évacuation par les forces de l'ordre d'un campement de migrants installé depuis un an sur une place d'Iquique.
Le représentant spécial pour les réfugiés et les migrants vénézuéliens auprès du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et de l'Organisation internationale des migrations (OIM), Eduardo Stein, a fait part dans une lettre ouverte de sa "consternation" face aux actes de "haine, d'intolérance et de xénophobie" qui se sont produits à Iquique.
Le ministre de l'Intérieur du Chili, Rodrigo Delgado, a exprimé son désaccord avec les actes de violence. Cependant, "nous allons poursuivre les évacuations de tous les espaces publics" qui sont "nécessaires" et le "programme d'expulsions" de migrants clandestins, a-t-il ajouté.
En 2018, le Chili avait mis en œuvre une politique migratoire généreuse à l'égard des Vénézuéliens forcés de quitter leur pays en raison de la crise politique et économique qui y sévit.