Engranger un capital sympathie, casser une image un peu trop dure
Dévoiler une partie de son intimité, en affichant par exemple des photos de son chien, son chat ou sa perruche, "c’est lié aux plateformes de type Instagram. C’est partager un moment privé dans le but de créer une autre facette, une autre image. Cela s’inscrit dans une stratégie de communication", analyse Nicolas Baygert, professeur de communication à l’IHECS et Sciences Po Paris. "De la part du politique, il y a une réflexion autour de ce qu’on est prêt à dévoiler au public. Le personnel politique, tout parti confondu, privilégie un aspect ou un autre. Theo Francken poste par exemple beaucoup de photos de sa famille, pour d’autres ce sont les animaux de compagnie."
Objectif, selon le spécialiste, "engranger un capital sympathie, casser une image un peu trop dure, trop technocratique. Il s’agit aussi d’attendrir l’audience".
Capter un nouveau public
Nicolas Baygert pointe un autre phénomène, celui de l’absence de hiérarchie sur le type de contenus postés sur les réseaux. "On fait suivre des posts sérieux par des posts plus intimes", indique le professeur citant notamment le président du sp.a Conner Rousseau, un "digital native" à l’instar de Georges-Louis Bouchez.
"C’est un shift, un glissement vers des codes qui appartiennent à Instagram, à TikTok. On adopte une communication adaptée à ces plateformes qu’on maîtrise, afin aussi de capitaliser de la sympathie, de capter un nouveau public. Avec un risque toutefois, que cette communication humoristique ou empathique déteigne sur le reste de la communication politique."
Les spécialistes appellent cela l'"extimité" ou "exhibitionnisme stratégique", destiné "à créer un lien affectif avec une audience, ses followers qui doit déboucher sur des likes et une validation de la dimension plus humaine d’une personnalité politique".