Chiara Margarita Cozzolani, musicienne contemporaine de Barbara Strozzi et de Claudio Monteverdi, est une compositrice baroque italienne qui a passé presque toute sa vie enfermée entre les murs d’un couvent.
Elle est née dans une riche famille de Milan, et est entrée au couvent de Santa Radegonda, couvent situé en face de la magnifique cathédrale de Milan. Elle a peut-être reçu sa première formation musicale auprès de membres de la célèbre famille Rognoni, qui étaient professeurs d’instrument et de chant dans la ville.
Comme sa sœur, sa tante et ses nièces, Cozzolani a prononcé ses vœux à la fin de son adolescence. Les nonnes de ce couvent étaient connues pour être les meilleures chanteuses d’Italie. Elles chantaient lors des principales fêtes religieuses, ce qui était suivi avec beaucoup d’attention par le monde extérieur. Devenue abbesse de Santa Regonda, Chiara Margarita Cozzolani a défendu avec beaucoup de courage la musique chantée par ses semblables, car l’existence même des activités musicales dans ce couvent fut mise en cause par l’archevêque Alfonso Litta, qui voulait réformer le couvent en limitant la pratique de la musique et les contacts avec le monde extérieur.
Elle a publié quatre recueils musicaux, dont trois consacrés à des madrigaux entre 1640 et 1650. Ses Vêpres sont de véritables chefs-d’œuvre : sa maîtrise de la polychoralité, son usage sensible des sentiments la placent parmi les compositeurs les plus importants de la première moitié du XVIIe siècle. Les récits de l’époque décrivent les foules qui remplissaient l’église du couvent pour écouter les voix angéliques des nonnes chantant la musique passionnée et contemplative de Chiara Margarita Cozzolani, qui fait partie de la douzaine de femmes cloîtrées ayant publié de la musique sacrée durant le XVIIe siècle en Italie.
