"Dans mon approche, j’ai eu envie de tourner en dérision le fait que nous les femmes, soyons encore trop souvent réduites à nos corps. Grâce à l’humour, au début, j’ai pris le contrepied de cette réalité. Dans un second temps, je me suis intéressée au fait de se réapproprier son corps, de laisser de la place à une sexualité et au désir, mais, dans un rapport à soi."
Avec le corps comme point de départ, à travers cette exposition, chaque œuvre questionne à sa façon les normes, l’hypersexualisation, les tabous. Des thématiques qui sont centrales dans son travail et qu’on observe déjà dans son premier projet "The Real Boobs" (2014) qui amène une vision ludique et bienveillante sur les seins.
J’essaye de porter un regard réconfortant sur le corps de la personne et sur ce qu’on pense être des imperfections
La photographe explique qu’aujourd’hui, avec le recul, elle élargirait encore bien plus la diversité de ces poitrines, et perçoit cette épreuve comme un "premier brouillon". En effet, ayant commencé sa carrière très jeune, son regard évolue en parallèle à sa sensibilité, à son rapport au monde. "J’ai toujours trouvé trop chouette qu’il y ait toutes sortes de gens et de physiques différents, mais c’est au fil du temps que j’ai davantage compris qu’évidemment le fait que certains corps soient sous-représentés a des conséquences tant au niveau des préjugés que sur la place que les personnes peuvent prendre ou pas dans la société."