A 86 ans, Charles Juliet, l’écrivain de l’intime, publie un nouveau tome de son Journal. Il nous invite à partir, comme lui, à la recherche de nous-mêmes, à découvrir qui nous sommes vraiment. Un travail qui pourrait commencer en le lisant. Parce qu’au travers des mots qu’il pose sur son existence, il démêle, aussi, certains fils de nos vies.
Charles Juliet publie Le jour baisse. Journal X, 2009-2012 (Editions P.O.L).
Mû par une nécessité intérieure, j’ai travaillé à déraciner ce moi qui ne cesse de réapparaître. Ce fut une longue affaire. Je voulais me connaître, savoir qui j’étais. Il me fallait pénétrer au plus loin de ma mémoire et de mon inconscient.
Depuis 42 ans, l’écrivain français Charles Juliet publie tous les quatre ans des extraits de son Journal, où il consigne ses réflexions.
Charles Juliet a la manie de tout observer, un peu malgré lui. Il décrit beaucoup les visages. "Je n’ai pas le pouvoir de rendre mon regard moins avide. […] Je suis intéressé par autrui, par les visages, les regards qui expriment toujours beaucoup de choses".
La connaissance de soi est le grand sujet de ses livres et le grand défi de sa vie. L’écrivain a pour mission de trouver les mots capables de réaccorder le lecteur à lui-même, de l’aider à s’estimer, à s’aimer. Mais Charles Juliet s’aime-t-il lui-même ?
"Je crois que j’ai fini par m’aimer, sinon m’aimer, au moins m’accepter. Ça a été un long, long voyage pour arriver à me désencombrer de tout ce qui était en moi. J’ai fini par m’accepter, par éliminer toute culpabilité, toutes ces entraves que j’avais."