Regions Hainaut

Charleroi : Jean-Michel Saive de retour sur le terrain de ses exploits

© Nicolas Rondelez

C’est au Dôme de Charleroi que Jean-Michel Saive s’est présenté, ce jeudi matin. Là où il a fait les heures de gloire de la Villette, son club pendant 22 ans, entre 1991 et 2012 : "ça a été une période incroyable de ma carrière. Des victoires très nombreuses en Champion’s League. D’abord juste à côté, à la salle de la Garenne, et puis à partir de 2000 ici, au Spirou Dôme. Des ambiances de folie, un public incroyable. De grands moments". Mais c’est à un autre public que Jean-Mi faisait face cette fois. Désormais président du COIB, le Comité Olympique et Interfédéral Belge, celui qui est un des plus grands sportifs de l’histoire de notre pays était invité par le B4C, Business for Charleroi, le club d’entrepreneurs qui rassemblent un peu mois de 350 membres. "C’est un nouveau rôle mais qui est la poursuite de mon amour du sport. Plus comme athlète actif mais en premier défenseur de nos athlètes, du sport et de toutes les fédérations qui sont membres du COIB. C’est important d’avoir l’opportunité de présenter comment fonctionne le COIB et l’organisation du soutien à nos élites sportives et j’aime beaucoup ça". Jean-Michel Saive, avant d’en devenir le président en 2021, était vice-président du COIB depuis 2017. Avant cela, il présidait la Commission des Athlètes.

Analogie entre l’entreprise et le sport

Tout champion qu’il est, Jean-Mi est un homme jovial et accessible, ce qui a fait sa popularité. Aujourd’hui, outre sa nouvelle et très importante fonction, il est donc conférencier. Pour le COIB, principalement, mais également grâce à son expérience qui peut être inspirante. Notamment pour le monde de l’entreprenariat : "Je donne des conférences, oui, basée sur ma carrière. Je pense effectivement qu’il y a des analogies possibles entre une carrière de sportif de haut niveau et celui de l’entreprise". Mais quand il donne des exemples, Jean-Mi ne se cite pas lui-même : "je parle souvent d’Eddy Merckx. Il a remporté une course sur trois qu’il a disputées. Cela veut dire qu’il en a perdu 66%. Nadal a gagné 22 titres du Grand-Chelem, mais sur combien de participations ? Donc, à chaque fois qu’on échoue, il faut se demander pourquoi ça n’a pas fonctionné ? Que faut-il mettre en place pour gagner à nouveau. Je pense que dans le monde de l’entreprise, c’est la même chose. Dans le sport, des règles évoluent auxquelles il faut s’adapter. En entreprise, ce sont des technologies nouvelles qu’il faut dompter… etc. La victoire un jour mais la défaite le lendemain. Et à chaque fois, il faut faire face. Les principes sont les mêmes".

Le sport pour tous

Jean-Michel Saive n’était pas le seul invité du B4C. Alors qu’il était encore vice-président du COIB, il a côtoyé Thierry Zinzt, également vice-président. Aujourd’hui, il préside aux destinées du mouvement Special Olympics Belgium, le mouvement qui veut offrir aux sportifs porteurs d’un handicap mental la chance d’être mis en lumière. "La démarche est inverse, explique Thierry Zinzt. Pendant mes années au COIB, j’ai reçu, à travers les performances de nos athlètes sur la scène internationale, une forme de gratitude et de reconnaissance. À la fin de mon dernier mandat, naturellement, j’ai eu envie de rendre. Rendre, c’est faire la promotion de l’inclusion. Les Special Olympics, c’est un mouvement mondial. Il y a les jeux olympiques pour les athlètes valides, les paralympiques pour les athlètes qui souffrent d’un handicap physique. Il est normal qu’on donne également la place à ceux qui souffrent de déficiences mentales. L’objectif n’est évidemment pas le même. Et la devise, c’est "Donnez-moi la chance de gagner, mais si je n’en ai pas la force, donner moi la possibilité de concourir". Venez assister aux Special Olympics et vous n’en repartirez pas indemne. Vous verrez le bonheur qu’il y a à voir ces sportifs et tous les bénévoles partager les émotions de ces grands événements".

Mais si le COIB fonctionne grâce à des partenaires institutionnels et des sponsors solides, comme la Loterie Nationale, Special Olympics Belgium travaille à 80% avec des partenaires privés. "Parler à des entrepreneurs, c’est leur ouvrir l’esprit à cette problématique de l’inclusion, explique Thierry Zinzt. En les rencontrant, ensuite, si l’un ou l’autre y trouve un intérêt, on peut progresser ensemble dans cette démarche avec leurs ressources techniques, leurs ressources financières, mais surtout avec leur cœur".

Un ancien sportif professionnel à la tête du B4C

S’il préside aujourd’hui le B4C, Jean-Jacques Cloquet a lui-même été sportif de haut niveau, footballeur professionnel au Sporting de Charleroi. Son diplôme d’ingénieur civil l’a ensuite mené à une carrière florissante dans le monde de l’entreprise. Selon lui, la rencontre orchestrée aujourd’hui entre les entrepreneurs carolos, Jean Michel Saive et Thierry Zinzt est essentielle : "C’est très important, cette synergie entre le COIB, les sports paralympiques et le mouvement des Special Olympics. Les entreprises doivent entendre cela. Ces organisations ont besoin de moyens financiers. Cela peut motiver des entrepreneurs qui se disent que ce sont des valeurs qu’elles partagent et, indirectement ou directement, elles penseront peut-être à soutenir des sportifs ou des fédérations".

Sur le même sujet...

Le 31/01/2023

Jean-Michel Saive : "Les Red Lions sont des modèles pour le sport belge"

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous