Le Conseil d'Administration du Logis-Floréal, société immobilière de service public en charge de logements sociaux, a réitéré vendredi sa volonté de concilier logement et agriculture urbaine sur le site du champ des Cailles. La Région bruxelloise souhaite développer sur une partie de ce terrain de trois hectares, situé à Watermael Boitsfort, quelques dizaines de logements sociaux.
Celui-ci héberge actuellement la Ferme du Chant des Cailles, un projet d'agriculture urbaine né en 2012 d'une initiative citoyenne grâce au prêt du champ par la société Le Logis-Floréal qui en est propriétaire. Ce projet est basé sur le maraîchage, un élevage de moutons, l'entretien d'un jardin d'herbes aromatiques, un potager collectif, un projet pédagogique, et un quartier durable. Il est jugé exemplaire et réputé au niveau européen, y compris pour son développement de cohésion sociale et d'action pédagogique.
Renoncer à toute construction
Un comité baptisé "les Ami.e.s du champ des Cailles", a demandé au gouvernement bruxellois de renoncer à toute construction sur le site.
Il a bénéficié jusqu'ici d'une écoute favorable auprès du bourgmestre Ecolo de la commune, Olivier Deleuze. Celui-ci a répété à plusieurs reprises au cours des dernières semaines qu'il était disposé soutenir la production de logement social mais ailleurs que sur ce site, d'autant que sa commune en héberge plus que la moyenne régionale (15%).
Dans un communiqué diffusé vendredi, le Conseil d'administration du Logis Floréal a tenu à rappeler que, en tant que propriétaire de ce terrain, sa mission principale était de mettre à disposition des logements décents aux personnes les plus précarisées.
La Ferme s'est exclue de cette dynamique
"Ceci étant, contrairement aux interventions qui se sont multipliées dans les médias, le Conseil d'Administration ne souhaite pas alimenter l'opposition stérile des intérêts et enjeux dont l'importance n'est plus à démontrer (logement versus agriculture)", a-t-il ajouté.
Le Logis-Floréal est une coopérative de près de 3700 locataires sociaux habitant Watermael-Boitsfort. Son CA est exclusivement composé de locataires sociaux, sans représentant politique, de la commune ou de la Région. "La société coopérative de locataires a toujours défendu avec force son indépendance à l'égard de sa tutelle. Son objet social est de concourir au bien-être de ses locataires et de répondre à leurs besoins, ainsi qu'à ceux de tous les ménages qui ont le droit de bénéficier d'un logement social", a-t-il souligné.
Toujours selon le CA, un groupe de travail, composé de représentants du Logis-Floréal, de l'asbl de la Ferme du Chant des Cailles et de la SLRB, s'était constitué afin de rédiger un protocole conciliant les objectifs de logement et d'agriculture urbaine. "A regret, la Ferme s'est exclue de cette dynamique dans la phase de conclusion du protocole d'accord entre Le Logis - Floréal, l'ASBL et la SLRB. Cependant, l'asbl La Ferme du Chant des Cailles ne s'est, à ce jour, jamais opposée au projet de construction sur le terrain", a-t-il ajouté.
Pas de vente du terrain
Le Logis - Floréal dit poursuivre quant à lui son objectif tout au long du processus: le développement d'un projet exemplaire et innovant, mixant agriculture urbaine et logements sociaux, favorisant la cohésion sociale et ouvert sur le quartier. Un marché public de services, mentionnant cette exigence, a d'ailleurs été lancé.
Le Conseil d'Administration considère, par ailleurs, que "l'intégration de la notion d'agriculture urbaine dans le projet de construction est déjà une avancée considérable et une victoire pour les défenseurs de l'agriculture urbaine".
"Il attend une prise de conscience similaire des autres parties prenantes en ce qui concerne la mise à disposition de logements sociaux. La SISP n'envisage aucunement de vendre le terrain, ni de renoncer à son objet social", a-t-il encore insisté, disant vouloir ramener le débat "sur des faits objectivés et objectivables".