L’objectif de l’ensemble du programme est d’établir une présence humaine durable sur la Lune, ce qui passera par une étape indispensable : la construction du Deep Space Gateway (DSG), une station spatiale hébergeant un module d’habitation autour de la Lune, capable d’accueillir des équipages pour une durée de 42 jours. En réalité, la Nasa a déjà les yeux tournés plus loin, vers Mars. L’exploration de l’espace lointain, les missions habitées sur Mars, sont un objectif à plus long terme.
Emmanuel Jehin, Docteur en astrophysique à l’ULiège, confirme ces objectifs indirects que prépare la mission Artemis : "C’est clairement en vue de préparer une mission sur la planète Mars, à beaucoup plus longue échéance, vers 2040, 2050, puisqu’un retour sur la Lune sera d’abord nécessaire", explique-t-il. "C’est aussi au niveau scientifique important de retourner sur la Lune pour mieux comprendre les origines de la formation de la Lune mais aussi de la Terre, puisqu’elles sont toutes les deux liées. Il reste encore des énigmes à ce niveau-là. Ensuite, c’est vraiment, technologiquement, pouvoir démontrer tout une série de nouveaux processus, notamment de pouvoir aller utiliser l’eau qui serait présente sous forme de glace dans certains cratères de la Lune au niveau du pôle Sud, qui ne sont jamais éclairés par le Soleil, en vue de produire notamment de l’oxygène et de l’hydrogène. L’oxygène est nécessaire bien sûr pour les astronautes pour pouvoir respirer, et l’hydrogène, combiné à l’oxygène, est un carburant pour les fusées. Donc, c’est vraiment en vue de prévoir des missions futures vers la planète Mars où il faudra être capable, en autonomie, de pouvoir produire sur place tout ce qu’il faut pour la survie des astronautes mais également les carburants pour les fusées."