CETA: "Aucun feu vert wallon ni d'accord cette semaine"

Rudy Demotte, ministre-président de la FWB, et Paul Magnette, ministre-président wallon.

© THIERRY ROGE - BELGA

Par RTBF

La Belgique va-t-elle dégager une position commune sur le CETA et permettre la signature du traité rapidement, peut-être au sommet Union/Canada toujours programmé ce jeudi ?

Les ministres du gouvernement fédéral et des entités fédérées y travaillent, même si l'hypothèse d'un accord devient de plus en plus improbable au fil des heures. Un nouveau round de négociations s'est achevé mardi vers 22h. Les discussions ont repris ce mercredi matin pendant 2 heures. Une nouvelle réunion a ensuite été convoquée à 15 heures pour s'interrompre vers 17h30. Elle doit reprendre à 21h. Des textes de compromis commencent à circuler, mais peu avant cette rencontre, Rudy Demotte, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a estimé qu'il était prématuré de parler d'un accord. "La décision d'octroyer les pleins pouvoirs (au fédéral pour signer le traité) ne sera pas encore prise aujourd'hui, et ne le sera certainement pas sans que le Parlement ait eu l'occasion de se forger une opinion précise", a-t-il indiqué. "Dans ces conditions, la tenue du sommet UE-Canada ce jeudi est clairement impossible", a-t-il jugé.

"S'il y a un accord de la Belgique, on le soumet au Conseil, aux États membres puis ça doit revenir ici aux Parlements", a ajouté Paul Magnette.

Marc Tarabella, député européen PS, ne dit pas autre chose. Dans un message publié sur Twitter, il assure qu'il n'y aura "aucun feu vert wallon ni d'accord cette semaine, contrairement aux rumeurs persistantes".

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En début de matinée, Didier Reynders se voulait plus optimiste. "Les discussions ont bien avancé", assurait le ministre des Affaires étrangères à son arrivée au comité de concertation.

Même son de cloche pour Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Il a indiqué mercredi lors d'un débat au parlement européen à Strasbourg avoir "bon espoir qu'un accord puisse être trouvé dans le courant de la journée"."Pourrons-nous signer demain ? On ne peut pas encore le dire. Mais ce qui est important au-delà de la signature, c'est que la Belgique trouve un accord", a-t-il commenté.

On sent qu’on commence à être entendus

"On a reçu de nouvelles propositions de la Commission européenne qui cheminent vers les propositions qu’on a formulées. Donc on les a examinées, on les a passées longuement en revue, et on va y travailler encore dans les heures qui viennent pour voir si on peut rediscuter dans les meilleurs délais", a déclaré Paul Magnette (PS), le ministre-président de la Wallonie ce mercredi matin.

Mais parle-t-on vraiment d'avancées dans ce dossier ? "Je ne parle jamais d’avancées, je ne dis pas non plus que c’est paralysé. On a toujours négocié de bonne foi. On l’a dit vraiment. Mais nos demandes sont claires depuis très longtemps. On sent qu’on commence à être entendus, mais on continue à négocier." L'ambiance est-elle constructive? "Elle est professionnelle" a répondu Paul Magnette à la sortie de la réunion de ce mercredi matin. "La Wallonie n'a jamais été contre un accord mais elle est contre le texte actuel" a renchéri le cdH Maxime Prévot, vice-président du gouvernement wallon.

"Nous avons travaillé sur un schéma de points, notamment les mécanismes d'arbitrage, le forum réglementaire, et les questions telles que la protection des services publics. Mais nous n'avons pour l'instant aucune garantie qu'ils passent la rampe" a déclaré de son côté Rudy Demotte, le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il a rappelé que, en cas d'accord, il devait être validé par les parlements des entités fédérées.

Geert Bourgeois (N-VA), ministre-président flamand, complète : "On a fait des avancées surtout sur les litiges. Là, il y a un texte qui est proposé par le Conseil et la Commission qui, pour nous, suffit. Quant aux conditions, pour le juge, pour les candidatures des juges, pour leur impartialité, l’accès à la justice pour les PME, etc. C’est un texte qui est bon pour nous, mais pour le reste on travaille sur une déclaration intra-belge, et là il faut encore faire beaucoup de choses".

Même si "on est d'accord sur un périmètre de discussion", indique Geert Bourgeois, on n'en est pas encore à un accord. "On doit encore continuer."

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