Cette semaine, prenons de la hauteur ! Cap sur la Brasserie Peak Beer, à deux pas du Signal de Botrange, point culminant de notre pays, et un focus sur un nouveau vignoble du côté de Chevron, le vignoble de Neuville, le plus haut vignoble de Wallonie à 420 mètres d’altitude. En cette semaine de congé, l’occasion est rêvée d’y filer déguster quelques merveilles ! Balade orchestrée par Marianne Périlleux au micro de "Bientôt à Table !"
Démarrons cette balade par le Signal de Botrange, dans la commune de Waimes, sur le plateau des Hautes Fagnes. Sur place, une brasserie : la Belgium Peak Beer, nom générique pour désigner la brasserie et ses divers breuvages. "A l’origine de cette histoire, explique Marianne, il y a une bande de copains, tous originaires d’Aubel, et une idée : créer une nouvelle bière." Restait à trouver l’endroit. Les copains n’ont pas cherché trop loin, une quarantaine de kilomètres tout au plus, avant de trouver ce terrain en devenir situé à la bien nommée rue de Botrange, puisqu’il est situé à quelques centaines de mètres du célèbre Signal. "Il restait à y construire une brasserie, et à y concocter avec l’eau de la région " la bière la plus haute de Belgique ", je dirais même plus, " les bières les plus hautes de Belgique " puisqu’il y en a plusieurs."
La dégustation peut démarrer, non sans évoquer le logo de la brasserie : "Eh oui, le sapin, le beau sapin, roi des forêts, emblème de l’Ardenne belge. Un logo qui fait aussi penser par son tracé blanc en forme de triangle aux caillebotis qui sillonnent le plateau des Hautes Fagnes, lieu de balades par excellence au sein de cette immense et magnifique région." Le choix de l’anglais pour désigner cette bière n’est pas non plus dû au hasard puisque " peak " signifie " sommet ", ça ne s’invente pas ! "Une dizaine de bières différentes compose déjà la gamme de cette brasserie, je dis déjà car le premier brassin ne remonte qu’à octobre 2017, cela fait donc un peu plus de 4 ans pour un projet qui s’est étayé au fil du temps puisqu’un espace Horeca et des possibilités de balades au nom de bières d’ailleurs (la blonde, la brune, etc.), au départ de la brasserie, sont venus compléter l’offre."
L’idée qui sous-tend tout cela, c’est de proposer au touriste une balade puis un apéro puis un repas si l’estomac lui en dit. A savoir aussi que la brasserie se visite aussi, mais sur réservations, et principalement le week-end !
"Tout est fait sur place, production et embouteillage précise Marianne, les fondateurs ont d’ailleurs des projets d’agrandissement, puisqu’ils produisent à ce jour entre 3000 et 4000 hectolitres par an, ça a l’air beaucoup, mais ce n’est pas tant que cela si on compare à l’Orval (70.000 hectolitres environ) ou la Rochefort par exemple (18.000 hectolitres), ici, la dimension artisanale reste bien présente." De toutes ces bières, deux figurent dans nos coups de cœur. "La première, c’est une bière à la myrtille, logique -la myrtille, c’est le fruit de la région-, une bière fruitée mais pas très sucrée, étonnante vraiment (en général on aime ou on n’aime pas), et l’autre, qu’on appelle " Summer ", allez, un peu de soleil, ça fait du bien !"
Leurs points communs, c’est leur faible teneur en alcool, nous sommes ici autour de 4% du volume d’alcool, il y a vraiment une réflexion dans cette brasserie autour la teneur en alcool, le but étant de prouver qu’on peut faire de bonnes bières… légères, même s’ils font aussi des bières de dégustation, comme les bières vieillies en barriques, ou la Grand Cru, qui sont plus fortes. Autre particularité : vous ne trouverez dans ces bières aucune note d’épices, c’est un choix : en revanche, elles sont assez houblonnées, autre choix là aussi : celui de n’utiliser que des houblons américains.
Et un vignoble à 420 mètres d’altitude !
A Chevron, sur la commune de Stoumont, Katrien et Joris Dubois, qui sont frère et sœur, ont planté en 2019 un hectare de vignes, des cépages traditionnels, pinot meunier, chardonnay notamment, sur les terres de la propriété familiale… À 420 mètres d’altitude !
C’est " le plus haut vignoble de Belgique " clament-ils fièrement ! Un projet familial qui devrait à terme les amener à produire un vin effervescent.
Plus récemment encore, en avril dernier, et pas très loin de là, à Jalhay, entre Verviers et Spa, à 390 mètres d’altitude, un fils d’agriculteur, Francy Göbels, vient lui aussi de planter un hectare de vigne, mais il s’agit ici de cépages interspécifiques, donc plus résistants aux maladies, dans le but de faire des bulles et du vin blanc. Aller voir ce qui se passait dans le Jura ou en Autriche l’a (entre autres) convaincu de la faisabilité de son projet : il y croit ! Il sera sans doute très résistant de revenir sur ces vignobles dans quelques années pour voir quelles sont les récoltes et… déguster bien sûr ce que ces passionnés y ont produit !