À peine entré en vigueur, le cessez-le-feu unilatéral annoncé par la Russie en Ukraine pour la Noël orthodoxe a fait place à des échanges de tir des deux côtés du front à Bakhmout et Kramatorsk, dans l'est du pays. Derrière cette trêve dénoncée comme un simulacre par Kyiv et les pays occidentaux, l'enjeu est surtout symbolique, selon Tanguy Struye, professeur de Relations Internationales spécialiste de la Russie. Décryptage en 5 questions.
Faut-il s'étonner de la violation quasi immédiate de ce cessez-le-feu?
"Non car un cessez-le-feu unilatéral ne peut pas fonctionner, et certainement pas dans un conflit de haute intensité où la ligne de front est tellement proche que c’était voué à l'échec. Et puis l’objectif russe n’était sûrement pas d’avoir un vrai cessez-le-feu sur le terrain, c’est impossible, d’autant que les Ukrainiens n’ont pas annoncé qu’ils le respecteraient. Donc automatiquement, si potentiellement les Ukrainiens en profitent pour avancer, les Russes vont aussi agir ou réagir. Bref, en tant que tel, sur le terrain, il était évident que ce cessez-le-feu ne pouvait pas fonctionner."