Le vendredi 5 novembre dernier, le festival musical Astroworld créé par le célèbre rappeur Travis Scott a défrayé la chronique suite à un mouvement de foule qui a coûté la vie de huit personnes. Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un événement d’une telle ampleur prend une tournure dramatique. Tipik revient pour vous sur les cas les plus marquants.
Altamont 1969 : le festival qui a causé la mort du mouvement hippie
En 1969, à l’occasion de la fin de leur tournée américaine, les Rolling Stones planifiaient d’organiser un concert gratuit au Golden Gate Park à San Francisco. Le groupe n’a cependant pas obtenu les autorisations nécessaires. Il s’est donc ravisé en dernière minute à organiser le concert au Altamont Speedway en Californie. Pour l’occasion, les membres des Hells Angels, un club de motard, ont été engagés pour se charger de la sécurité de l’événement. Le festival qui devait regrouper un grand nombre d’artistes populaires de l’époque, a très vite tourné au cauchemar. Les près de 300 000 participants n’avaient pas accès aux toilettes ou à une assistance médicale. Le comble de l’horreur est arrivé lorsque Meredith Hunter, un spectateur armé, est mort poignardé par un membre de la sécurité alors qu’il s’approchait de la scène en pleine performance des Rolling Stones. Les bikers censés s’assurer de la sécurité sont les principaux responsables de la montée de violence à Altamont. L’anarchie qui régnait lors de ce festival a fait 4 morts et des centaines de blessés. Si la carrière des Rolling Stones n’a pas été affectée par cette tragédie, le groupe a longtemps été marqué par ce drame. La violence de cet événement a cependant marqué symboliquement la fin du “mouvement hippie” qui prônait la paix et l’amour. Le concert a été filmé et il est au centre du documentaire “Gimme Shelter” sorti en 1970.
Woodstock 99 : rage et destruction
En 1999, Woodstock organise sa 3ème édition pour célébrer les 30 ans du festival emblématique qui a eu lieu en août 1969. Alors que l’esprit de l’événement original reposait sur les valeurs du mouvement hippie, Woodstock 99 s’est rapidement révélé être une incroyable catastrophe. En effet, les festivaliers avaient pour interdiction de ramener des boissons et de la nourriture. La bouteille d’eau coûtait plus de 4$, ce qui a poussé le demi-million de participants à principalement boire de la bière. Les secours en sous-effectifs étaient alors débordés face aux nombreux cas de déshydratations. La situation a empiré à cause du groupe Limp Bizkit qui a incité le public à faire n’importe quoi pendant le titre “Break Stuff”. Des mouvements de foule se sont créés, les participants étaient tellement déchaînés qu’ils ont réussi à détruire les installations des chaînes de télé qui diffusaient l’événement en direct. Lors de la prestation du groupe mythique Rage Against The Machine, la bassiste a brûlé le drapeau américain sur scène qui a été la source d’une polémique nationale. Le dernier jour, lors de la performance de Red Hot Chili Peppers, un organisme anti-arme distribue des bougies au public pour rendre hommage aux victimes de la tuerie de Colombine pendant la chanson “Under The Bridge”. Les festivaliers se sont mis à utiliser ses bougies pour provoquer des incendies qui ont fini par créer des émeutes. Par ailleurs, huit plaintes pour agressions sexuelles ont été déposées contre Woodstock 99. Cette édition reste encore dans les mémoires comme un immense fiasco. Le documentaire Woodstock 99 : Peace, Love, and Rage retrace l’histoire de ce festival considéré comme le pire de tous les temps.
Vestiville, le festival annulé le jour de son ouverture
En Belgique, Vestiville se voulait comme le “Tommorowland du hip-hop" avec de grands artistes tels que Maitre Gims, Cardi B, Future ou encore Migos à l’affiche. Des milliers de festivaliers se sont rendus le 28 juin 2019 à Lommel où devait se dérouler l’événement. Ils ont découvert la supercherie sur place. Tout a commencé dans la journée quand le rappeur Asap Rocky a annoncé ne pas pouvoir assurer sa présence suite à des " problèmes de sécurité et d’infrastructures ". Le bourgmestre de la commune est ensuite intervenu pour officiellement annuler le festival estimant que la sécurité du public ne pouvait pas être garantie. Les participants en colère se sont mis à lancer des gobelets, détruire le matériel et vider des extincteurs. Les forces de l’ordre sont alors venues les disperser avec du gaz lacrymogène. Les organisateurs ont été placés sous mandat d’arrêt pour suspicion de fraude, d’escroquerie et d’abus de confiance pour être libérés peu après.