Chroniques Culture

Ces Belges à (re) découvrir : Hugo Claus

Hugo Claus

© BELGAIMAGE

Romancier, dramaturge, poète, cinéaste… Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il avait plus d’un tour dans son sac. Avec près de 150 titres et de multiples décorations, Hugo Claus est considéré comme un génie de la littérature flamande et même, l’un des plus grands écrivains flamands de l’après-guerre.

Né dans une famille de la petite bourgeoisie le 5 février 1923, , à Bruges, le petit Hugo passe une partie de son enfance d’un pensionnat catholique à l’autre, où il mène une scolarité plutôt chaotique. Après plusieurs années à déambuler dans ces lieux pour lesquels il ressentira une haine viscérale, il s’enfuit, à 14 ans, pour le nord de la France. À Paris, il fait ses premiers pas dans la peinture, la poésie et s’improvise même comédien.

De son premier recueil de poèmes publié en 1947, plusieurs seront repris dans "Tijd en mens", magazine littéraire libéral ayant joué un rôle important dans le renouveau littéraire flamand d’après-guerre.

Engagé dans l’ère artistique de son temps

À Paris, Hugo Claus rejoint CoBra, un mouvement artistique actif de 1948 à 1951, considéré comme l’un des plus grands courants d’avant-garde de l’après-guerre. Désireux de voir l’art se pratiquer par toutes et tous, et non seulement par les "artistes", ses protagonistes cherchent à reconstruire un art nouveau fondé sur l’expérimentation de la liberté.

Hugo Claus compte également parmi les "Vijftigers", un collectif de poètes néerlandophones qui, dans les années 50, se dressaient face aux anciennes normes et valeurs, pour replacer l’expérience au centre de la conception littéraire : le produit importe peu comparé à ce que l’on peut éprouver en le produisant.

Un "flamingant francophone"

Hugo Claus (1963)

Regagnant son pays natal, à Gand, Hugo Claus se livre à une critique du traditionalisme et provincialisme flamand.

Se définissant lui-même comme un "flamingant francophone", il s’insurge contre cette poussée indépendantiste flamande en signant notamment une pétition avec 400 autres personnalités.

En Flandre, dans la fin des années 60, il milite pour réformer la politique sociale et culturelle flamande.

Une œuvre majeure : le Chagrin des Belges

Sorti en 1983, et sa traduction française en 1985, Le Chagrin des Belges ("Het verdriet van België") reste considéré comme l’œuvre majeure du romancier flamand.

Autobiographique, le roman raconte 8 ans de la vie de l’auteur, avant, pendant et après la Seconde Guerre Mondiale. Hugo Claus nous livre également une critique du milieu d’où il vient, et observe cette société flamande qu’il dit partagée entre la fidélité au pays et les tentations du nazisme.

Retrouvez une interview d’Hugo Claus, sur son roman, en 1985 (Sonuma).

10 ans après la mort du romancier, euthanasié le 19 mars 2008, Marc Didden publie "Hugo Claus. Con amore"(2018) qu’il présente comme "une déclaration d’amour à l’artiste tout-terrain qu’il était : l’écrivain, le peintre, l’homme de théâtre, le réalisateur, sans oublier l’homme tout court."

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