Quand on franchit vers sept heures du matin les portes du centre de distribution de Braine-l’Alleud, on se retrouve dans une ruche qui bourdonne déjà depuis près de deux heures. Les courriers et colis ont déjà été préalablement triés dans les centres de tri de Fleurus ou de Bruxelles. Il faut à présent affiner ce tri, afin qu’ils arrivent à la bonne destination : notre boîte aux lettres. "Il y a encore du tri manuel qui doit être fait au niveau du courrier, explique la responsable du centre, Béatrice Manini. Une fois que le tri des colis, du courrier, des recommandés, des envois non adressés est fait, le facteur prend son produit, le prépare en le classant par rue et par numéro de maison et part en distribution".
Quelque 96 facteurs sont occupés dans le mail center de Braine-l’Alleud, ainsi que quelques intérimaires, pour les aider en cette période particulièrement intense. "On a près de 5000 colis à traiter en plus qu’en temps normal. Ça a déjà commencé lors du Black Friday. Nous avons d’ailleurs atteint un pic le 1er décembre, avec 12.000 colis traités dans ce centre, qui englobe également ceux de Nivelles et de Rebecq, précise la responsable. Sur le seul centre de Braine, nous avons distribué près de 8000 colis ce jour-là". L’effervescence se poursuivra jusqu’à la mi-janvier, avec les soldes.
Quand j’ai commencé, quand tout allait bien, on avait peut-être un colis par jour
Avec le succès de l’e-commerce, et la période de confinement de 2020 qui a poussé les consommateurs à faire davantage d’achats en ligne, le travail des facteurs a vraiment changé. Les colis ont tellement gonflé leur sacoche, que la plupart font désormais leur tournée de distribution au volant d’une camionnette. Ici, tout le monde est d'ailleurs motorisé. "Avant, on était avec son vélo ou à pied, se souvient Michel Vranken, facteur depuis 40 ans. Quand j’ai commencé, on avait peut-être un colis par jour, quand tout allait bien. Maintenant, je tourne à 70-80 colis parfois, et certains de mes collègues encore plus !"
La cadence est plus soutenue, les journées sont plus longues, surtout en cette période, il y a aussi des bouchons sur la route, mais notre facteur, qui a sa tournée sur Waterloo, voit quand même un point positif dans tout ça : "Au moins, ça permet de revoir les gens, lorsqu’on sonne chez eux pour leur remettre leur colis". Vêtements, livres, électroménagers… le contenu que l’on devine contenir tous les paquets qui défilent sur le tapis roulant donne le tournis. "Pendant le confinement, quand les magasins étaient fermés, on a même dû livrer des tondeuses à gazon et des meubles de jardin !", remarque Béatrice Manini.