Le groupe Ecolo a lancé samedi sa campagne "Fermons Tihange 2" à Antoing (Hainaut), seule ville belge qui ne devrait pas être touchée en cas d'accident nucléaire.
En acceptant le principe que les nuages fasse le tour, la ville d'Antoing serait, selon le conseil scientifique de l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), la seule ville du territoire belge à être éloignée d'au moins 100 kilomètres de toute centrale nucléaire en cas d'accident majeur. Ce constat concerne non seulement les centrales belges (Doel et Tihange), mais aussi les proches centrales du nord de la France (Gravelines, Cattenom et Chooz).
Symboliquement, le parti Ecolo a lancé de la "Safe Zone" d'Antoing sa campagne "Fermons Tihange 2 pour inciter à choisir un fournisseur vert 100% non nucléaire". Pour la circonstance, une centaine de personnes étaient rassemblées samedi après-midi sur la péniche Rayclau, amarrée à proximité de l'écluse de Péronnes. Le chef de groupe à la Chambre Jean-Marc Nollet, et les co-présidents du parti Zakia Khattabi et Patrick Dupriez avaient notamment fait le déplacement.
Evoquant l'accident de Fukushima (Japon) il y a 5 ans, M. Dupriez a souligné qu'il n'y avait eu "que mensonges et absence de transparence. Le poison radioactif s'est répandu partout, dans l'eau, l'air... A ce jour, il y a 10 000 cancers supplémentaires au Japon. On ignore toujours l'ampleur de cette catastrophe. Le démantèlement de ce site n'est prévu qu'en 2070. Au-delà du Japon, il y a une perte totale de la confiance de la population. C'est ainsi que l'Allemagne veut aujourd'hui se séparer du nucléaire. Malgré les incidents que nous avons connus en Belgique, le gouvernement s'entête."
Ecolo invite les Belges à abandonner les fournisseurs qui, comme Electrabel, ont fait le choix du nucléaire pour se tourner vers un fournisseur vert et 100% non nucléaire. "Nous ne voulons plus de cette énergie dangereuse, produite dans des centrales qui ne sont plus fiables", déclarent les co-présidents d'Ecolo. "Les preuves s'accumulent, mais le gouvernement de Charles Michel continue à accorder une confiance aveugle à Electrabel, à l'égard duquel il semble avoir conclu un contrat d'allégeance", dénonce Jean-Marc Nollet.
Ecolo répète l'urgence de respecter le calendrier de sortie du nucléaire, précisant que la Belgique peut s'en passer à condition de se doter d'une "véritable" politique énergétique.