Les plus attentifs l’auront remarqué : juste avant le lancement de sa démolition ce mardi, la maison de Marc Dutroux à Marcinelle était recouverte par une fresque. Fresque, elle-même couverte de tags… et d’un drôle de symbole, en triangle dans lequel figurent un œil, un cœur et quelques autres symboles.
Où que vous habitiez, vous avez déjà dû voir ces symboles, colorés ou non, dans lesquels sont inclus un oeil, un cœur et quelques autres symboles. On les retrouve en effet sur des poteaux, des façades, le long des autoroutes, à Bruxelles, en Wallonie, mais aussi en France, aux Pays-Bas… et même bien au-delà. "Je suis partout", précisent certains : ils sont en effet partout.
Mais d’où viennent-ils ?
En 2017, la RTBF avait mené l’enquête, et retrouvé le concepteur, Thierry Jaspart qui est à l’origine de ce projet nommé Andalltha, et qui est parfois sous-titré "Je suis partout"… comme le nom du principal journal collaborationniste et antisémite français sous l’occupation nazie.
"Mais ça n’a politiquement rien à voir, même si ça m’amuse que les gens fassent le lien", expliquait l’artiste. Par contre, "Je suis partout" fait référence au projet même, qui s’inscrit dans le street art, plutôt que dans le graffiti ("techniquement, c’est plutôt du collage, car ce sont des affiches, qui sont peintes) : "C’est le principe du street art, de pouvoir se retrouver partout où sont les gens, d’inonder la vie de ses créations. Mais ici, plus qu’une volonté de créer, l’important, c’était de le reproduire un maximum. C’est une sorte de matraquage, pour où qu’on aille, qu’on le retrouve".
C’est une sorte de matraquage, pour qu’on le retrouve partout où on va
L’artiste restera donc très discret sur la conception même de l’œuvre, sur sa signification : "Moi, ce qui m’intéresse, c’est que ce ça pousse à faire pour les réaliser, voyager, faire du stop, marcher des heures sur une autoroute, vivre des choses complètement improbables. C’est un prétexte pour sortir de chez soi et entreprendre des choses. Les gens qui font du street art pourraient souvent parler pendant des jours de ce qu’ils ont vécu en créant leurs œuvres".