Pendant plus de 80 ans, il a donc été conservé dans la collection de l’université, sans éveiller les soupçons. Ce n’est qu’au mois de mai 2022 que le conservateur de la bibliothèque a reçu un mail remettant en doute l’authenticité du document. Nick Wilding, historien à l’Université d’État de Géorgie ayant mené sa propre enquête, a averti ses collègues du Michigan de ses conclusions. Pour lui, aucun doute, le manuscrit de Galilée est un faux.
Ce qui lui a mis la puce à l’oreille ? Le filigrane du papier. Lorsque les papeteries européennes fabriquaient leur propre papier, elles y ajoutaient des signes distinctifs en filigrane afin de mieux l’identifier. Ses signes varient donc d’un siècle à l’autre et d’une région à l’autre. Le papier du manuscrit provient d’une papeterie de Bergame, comme l’indiquent les 3 lettres incrustées dedans : BMO. Or, aucun papier filigrané avec ces initiales ne date d’avant 1770. Le matériau est donc trop jeune d’au moins 160 ans que pour avoir connu la plume de Galilée. Utiliser des papiers anciens était (et est toujours) une technique typique des faussaires, afin de rendre plus vraisemblables leurs copies.