Cette fois, c’est la bonne. Ce lundi matin, tous les élèves de l’enseignement obligatoire seront en présentiel à 100% à l’école. Les élèves de la 3e secondaire jusqu’à la rhéto avaient depuis novembre un système hybride mêlant distanciel et présentiel à 50%.
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A l’Institut Saint-Luc à Mons, école technique et professionnelle, les avis sont partagés sur cette reprise à 100%. Le directeur Patrick Deleu se dit d’abord content.
Il explique aussi que dans son établissement jusqu’à présent, tout s’était plutôt bien passé. " Nous avons connu durant cette période hybride très très peu de décrochages. Nos élèves venaient en effet tous les jours à l’école. Nous avions établi un système où les classes étaient coupées en deux. Un groupe venait le matin. L’autre l’après-midi et de semaine en semaine, ça changeait. Les enseignants aussi étaient contents. Par petit groupe de dix ou douze, on travaille mieux. Ils avaient moins de discipline à effectuer. Et cette année, il n’y a eu aucune exclusion d’élèves. C’est à souligner"
Patrick Deleu reconnaît du coup qu’aujourd’hui, il y a quelques interrogations avec cette reprise à 100%. " Faire revenir tout le monde inquiète certains. Les enseignants vont retrouver des classes complètes. Le travail sera quelque peu différent."
Des élèves partagés aussi
Lucas, élève en 3e électromécanique se dit ravi : "Je vais retrouver toute ma classe." Et puis, pour lui, ce sera un plus pour avancer dans les cours. " Avec une présence à l’école à 50%, on avance moins vite. Et en pratique professionnelle, on avait du coup qu’un cours en présentiel au lieu de deux par semaine."
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Kyriel, aussi en troisième, est content mais, dit-il, "rentrer à temps plein maintenant, ça ne sert plus à rien. Au milieu de l’année, oui mais ici, la fin de l’année approche. C’est un peu ridicule."
Léa voit les choses comme Kyriel, " en moins de deux mois, dit-elle, on ne va plus récupérer grand-chose dans les cours. Mais bon, on va retrouver nos potes et ça, c’est bien."
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Nouvelles consignes pour l'aération
Les écoles ont par ailleurs reçu de nouvelles consignes pour assurer une bonne aération des locaux. Les cours doivent ainsi se donner avec les fenêtres ouvertes et les classes doivent être aérées avant et après les cours, ainsi que durant les intercours, pour limiter les risques de contamination.
Inquiets de l'impossibilité d'appliquer ces règles dans certains établissements (où les fenêtres ne peuvent par exemple plus s'ouvrir pour cause de vétusté...), les syndicats enseignants ont annoncé qu'ils couvriraient toute action de leurs affiliés confrontés à une mauvaise gestion des risques.
Etant donné le long congé de l'Ascension qui arrive, cette semaine de reprise à 100% en présentiel ne sera en réalité qu'une... demi-semaine. Les élèves seront en effet en congé dès mercredi midi.
La première semaine complète de cours totalement en classe sera donc celle du 17 mai.
Des examens réduits... selon les réseaux
Face à la dégradation de la santé mentale des jeunes et le décrochage scolaire constaté, ce retour à la normale était préconisé depuis des mois déjà par les pédiatres et pédo-psychiatres, ainsi que diverses associations.
Les directions d'écoles ont eu près de deux semaines pour préparer cette nouvelle 'rentrée scolaire'. Si elles peuvent démontrer des "raisons organisationnelles incontournables", celles-ci sont néanmoins autorisées à poursuivre l'enseignement hybride au-delà de ce 10 mai, mais pour deux semaines maximum.
Intervenant à moins de huit semaines de la fin de l'année scolaire, ce retour en classes pour tous sera néanmoins vécu fort différemment selon les écoles.
Ainsi, le réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE, ex-Communauté française) a décidé de réduire fortement les examens pour privilégier la poursuite des enseignements le plus loin possible. Les cours devraient ainsi s'y prolonger jusqu'au 21 ou 22 juin.
Dans les autres réseaux (communal, provincial ou libre), l'autonomie pédagogique sera d'application. Les écoles auront donc toute latitude pour organiser des sessions complètes ou adaptées.
Certains élèves pourraient ainsi se retrouver en examens d'ici quatre semaines déjà, ce qui limiterait pour eux à une petite vingtaine à peine le nombre de jours de cours à 100% en présentiel qui leur seront dispensés.