Week-end Première

Caviste : un métier pour faire découvrir les secrets du vin

© Halfdark

Les fêtes se terminent, avec ses bons moments et ses bonnes résolutions et un métier qui accompagne ces instants de joie, sans même qu’on ne le voit. Avec Olivier Marchal, sociologue et directeur de la Cité des Métiers de Charleroi, on découvre le métier de Caviste.

Qui dit fêtes de fin d’année, dit être ensemble, s’offrir gestes et cadeaux, mais aussi partager les plaisirs de la table et bien souvent d’une (ou deux) bonnes bouteilles.

Qu’il s’agisse de bouteille de champagne, dont 65% des ventes se font durant les fêtes de fin d’année, de liqueur ou encore et surtout de vin, il est souvent plus facile de les boire que de les choisir !

Chacun se souvient avoir un jour peiné dans son supermarché favori ? Le cabas dans une main, le smartphone dans l’autre et son appli d’œnologie, rempli d’espoir de dégoter la bouteille de blanc qui accompagnera parfaitement le repas familial du dimanche, ou bien le rouge typique d’une soirée entre ami.e.s, et finir par choisir vaille que vaille, un peu sur sa faim, et pleinement sur sa soif.

Et c’est justement là, au cœur même à l’acte d’achat, du plaisir d’offrir et de déguster des produits d’exceptions, qu’un métier entre en jeu : celui de Caviste.
 

Caviste un métier récent, pour une boisson plurimillénaire

 

Si Le vin est une vieille boisson. 8000 ans, environ. Le métier de caviste tel qu’on le connaît aujourd’hui, est en réalité très récent. C’est en effet souvent comme ça, dans l’histoire des métiers. Car ce n’est pas le boulanger qui a inventé le pain.

Mais l’inverse. Un métier étant en fait et bien souvent le résultat d’une agrégation de gestes de productions et de transformations, que la Société, à un moment donné, identifie, regroupe, nomme et statutarise.

Du coup, pour que naisse le métier de caviste, il aura fallu attendre que trois conditions historiques soient remplies : L’invention du vin, évidemment ; mais également, le développement d’une bourgeoise économique urbaine qui va faire du vin un objet de dégustation, de collection et de distinction sociale, et ainsi le sortir des tavernes poussiéreuses où on le servait jusqu’alors, tout droit venu des barriques ; et enfin, et non des moindres, il aura fallu l’invention en 1640 par Sir Kenelm Digby du processus industriel de production de la bouteille en verre, qui mit près d’un siècle à s’imposer en Europe et qui est en réalité la condition sine qua non pour qu’émerge le métier de Caviste.


 

Caviste, deux métiers sous une même appellation

Deux métiers portent en réalité le nom de Caviste. Pour le premier, après la récolte, il est cette personne qualifiée qui prépare caves et cuves, et tout le matériel tel que les pressoirs, les pompes et autres instruments mécaniques et une fois le raisin récolté, il veillera comme à la prunelle de ses yeux, au processus de macération, de fermentation et autres étapes qui mènent le précieux breuvage jusque dans sa bouteille et son étiquetage.

Ce caviste-là, aussi appelé agent de chai, est le maître des caves et prend si bien soin de ses produits qu’un vieux dicton prétend même que le caviste élèverait mieux ses bouteilles que ses propres enfants.

Acheter une bouteille : toute une histoire !

Car l’autre Caviste, qui occupe en réalité la première place de notre imaginaire collectif des métiers, est celui qui tient boutique et qui, en parallèle de la grande distribution, offre une carte de vins et de spiritueux, variée, typiques, avec un fort ancrage local et artisanal.
 

Avec près de 60 vignobles en Belgique et pas moins de 80 points de ventes, le marché du Royaume se développe lentement mais sûrement.

Sachant également qu’un belge sur trois consomme du vin une fois par semaine, une consommation en constante diminution et peu à peu remplacée par un usage plus festif, plus rare et plus qualitatif, le métier de Caviste occupe une place particulière en vendant des vins spéciaux et avec eux – un échange de savoir qui offre aux clients une expérience d’achat d’une rare intensité intellectuelle et relationnelle.

Car le Caviste, toujours à l’affût des nouveaux vins, et des bonnes maisons, est amené à rencontrer les producteurs, visiter les vignobles, et par la suite transmettre ce qu’il a appris, vu et goûté, à ses clients ravis, qui boivent ses précieux conseils, anecdotes et explications sans jamais être ivres, là où, même s’ils sont bigrement bons, les vins ainsi vendus se doivent d’être dégustés : avec modération.

 

Plus d’infos sur les métiers, ou de conseils et d’accompagnements dans vos projets d’orientation, du lundi au vendredi, de 9h à 12h, sur Miti : la plateforme d’orientation en ligne entièrement gratuite de la Wallonie et de Bruxelles, ou bien via vos Cités des Métiers préférées : Bruxelles, Charleroi, Liège et Namur.

 

 

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