La Galerie La Forest Divonne à Saint-Gilles présente en ce moment l’exposition "Singularités", par la sculptrice belge Catherine François, dont on connaît notamment son travail autour du bronze. L’artiste est de retour avec une série de sculptures originales créées à partir de déchets qu’elle a ramassés sur les plages.
Au total, ce sont 44 têtes qui sont exposées sur des socles éparpillés au sein de la galerie. Les sculptures forment ainsi une forêt de visages atypiques, 'singuliers'. Les visiteurs sont invités à tourner autour de chacune des sculptures pour découvrir les différents éléments qui les composent. Une balle de tennis devient un œil, un talon dessine l’arête d’un nez, un petit seau orange se transforme en chapeau… Les déchets sont souvent associés au matériau de prédilection de Catherine François : le bronze.
Certains visages sont beaux, d’autres prêtent à sourire et puis il y a ceux qui interpellent. En pénétrant dans l’exposition, notre attention a directement été attirée par un visage masculin en bronze. Dans sa bouche, une bouteille en plastique. Cette sculpture porte bien son nom : "Le cri à la bouteille jaune". Le visage de cet homme est marqué par la colère et l’horreur de la scène qui est en train de se produire : la bouteille en plastique l’étouffe, il est impuissant. On ne peut pas s’empêcher de faire le lien avec les trop nombreux oiseaux et poissons qui meurent quotidiennement étouffés par les déchets qui jonchent nos océans.
Je considère mes œuvres comme des objets qui surgissent de la mer, mystérieusement.
Tétines, tessons de bouteilles, capuchons, bouées éclatées, tuyaux, câbles, filets de pêche, chaussures, semelles, os, vertèbres, bois flotté… Les déchets qui composent les sculptures de Catherine François sont divers et variés. "Quand je ramasse un déchet sur la plage, j’imagine instantanément la sculpture que je peux faire avec. Plus l’objet est immergé longtemps et profondément dans la mer, plus il est intéressant, car la mer le sculpte. Il devient rare, comme si la mer était entrée en communion avec lui." Sur certains morceaux de métal par exemple, on peut encore observer les traces laissées par des coquillages, ces marques font partie intégrante de l’œuvre. Les déchets ont tous été ramassés par l’artiste, lors de nombreuses promenades sur les plages de la mer du Nord ou lors de voyages en France ou au Cap Vert.