Journal du classique

Casser son archet en plein concert… The show goes on pour le violoniste Stefan Jackiw

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Par Céline Dekock via

C’est ce qu’on appelle "jouer sur la corde sensible"… Lorsqu’un musicien est plongé dans l’interprétation d’un concerto, un simple petit grain de sable suffit parfois à perturber la représentation. Pour le violoniste Stefan Jackiw, ce n’est pas un grain mais plutôt des crins qui ont bien failli stopper net la représentation qu’il donnait avec le Bournemouth Symphony Orchestra. C’était sans compter sur le sang-froid et le professionnalisme du violoniste.

Le 10 mai dernier, alors qu’il interprétait le Concerto pour violon du compositeur ukrainien Reinhold Glière, donné en première Britannique avec le Bournemouth Symphony Orchestra, le violoniste Stefan Jackiw a eu la mauvaise surprise de voir toutes les cordes de son archet se rompre d’un coup. Après quelques millisecondes de stupéfaction, le violoniste s’est tourné avec un petit sourire gêné vers le premier violon qui lui a tendu son archet.

Le chef d’orchestre qui avait naturellement arrêté l’orchestre a attendu le signe de tête de Jackiw avant de reprendre, comme si de rien n’était, l’interprétation du Concerto.

Cet échange d’archet, s’il semble tout à fait anodin, est pourtant loin de l’être. En effet, jouer avec un autre archet, c’est comme "mettre les chaussures de quelqu’un d’autre et aller faire un footing", a expliqué Stefan Jackiw à l’issue du concert. Ce sont toujours des chaussures, mais vous n’êtes pas habitués à marcher avec. C’est exactement les mêmes sensations qu’il a ressenties en terminant le concerto avec un autre archet. Cela rend le geste du violoniste encore plus digne d’admiration.

Ce n’est, évidemment, pas la première fois qu’un musicien vit cette difficile expérience de casser une corde en plein concert. Il y a un an, le violoniste canadien Ray Chen interprétait le célèbre et, ô combien exigeant, Concerto pour violon de Tchaïkovski aux côtés de l’Orchestre symphonique de Seattle, quand la corde du mi de son Stradivarius s’est cassée en plein milieu du premier mouvement. Après avoir continué à jouer quelques secondes avec une corde en moins, le violoniste, en grand professionnel, s’est retourné vers le premier violon qui lui a alors tendu son violon. Applaudi par le public, Ray Chen a donc continué comme si de rien n’était.

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Casser une corde en plein concert peut déjà donner quelques palpitations aux musiciens les plus aguerris, mais lorsque l’on casse une corde en plein concours musical, il s’agit d’avoir les nerfs bien accrochés.

En 2017, le Concours Reine Elisabeth - dont l'édition 2023 consacré au chant démarre ce dimanche 21 mai - organisait sa première édition consacrée au violoncelle. Alors qu’elle interprétait la pièce imposée sur la scène de Bozar, la violoncelliste coréenne JeongHyoun Christine Lee a malencontreusement cassé deux cordes de son violoncelle, laissant échapper un petit rire nerveux. Le chef d’orchestre Stéphane Denève s’est tourné vers le public et a annoncé quelques minutes d’arrêt, le temps pour la violoncelliste de remplacer les cordes de son instrument.

Corde cassée au Concours Reine Elisabeth

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Et dans la série des mésaventures de musiciens avec leur instrument, rappelons celle de la pianiste brésilienne Eliane Rodrigues, qui, lors d’un concert en 2016, s’est rendu compte d’un dysfonctionnement d’une des pédales de son piano. La pièce devant être remplacée, le piano s’est donc enfoncé dans la scène emportant avec lui la pianiste qui a gardé le sourire et a même continué à jouer.

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