Pendant ces quatre ans d’absence, comment s’est passée la création ? Qu’est-ce qui s’est passé dans ta vie ?
Beaucoup de questionnements, sur le casque par exemple. Comment je reviens aussi, jusqu’à quelle langue j’emploie ? Ici il y a l’apparition du français, ma langue maternelle, comme si je revenais à la terre première. J’ai souvent voulu me démasquer de plus en plus, je livre beaucoup de choses. Sans arrêt essayer d’avancer vers une forme de métamorphose continue.
Qu’est-ce que représente ce casque d’ailleurs ?
C’est à la fois simple et complexe. Quand j’ai créé mes premiers morceaux, je n’avais pas encore de nom. Ce qui m’intéressait c’était l’ombre, un peu comme un producteur invisible mais présent. Ce qui m’ennuyait, c’était d’apparaître. Quand je faisais de la peinture c’était la même chose, je ne voulais pas exposer. C’est un travail qui m’anime énormément mais je refuse un truc. Je me suis penché vers l’enfance pour régler ce problème et enfant je me déguisais beaucoup. Pour arriver dans le monde adulte, j’avais besoin de me grimer. Il y avait ça et en fouillant dans mes vieux jouets, je suis tombé sur Cascadeur, un motard blanc qui vole avec lequel j’avais beaucoup joué et l’atterrissage m’a toujours intéressé. Il y a aussi la dimension de la prise de risque qui me plaisait. Et de là j’ai donné un nom à l’homme sans nom que j’étais. C’est une deuxième personne qui est plus moi-même, j’ai l’impression d’être plus moi-même sous Cascadeur que sous Alexandre qui laisse plus de place à l’improvisation. De la vient aussi le questionnement de comment être visible dans cette carrière musicale quand on veut être invisible.
A quoi peut-on s’attendre sur un concert de Cascadeur en parlant d’improvisation ?
Particulièrement chez vous, en Belgique, tout peut se passer. J’ai un rapport de proximité avec la scène et la Belgique c’est pour moi un état d’esprit. Il y a une fantaisie assumée, une souplesse d’esprit qu’on retrouve plus difficilement en France et ça m’a déjà beaucoup servi. Mais sur scène plus globalement, on peut dire que c’est jouer avec l’imprévue tout autour du show, c’est amusant.
On retrouvera aussi Cascadeur en concert chez nous le 19 novembre prochain du côté du Reflektor à Liège.