Tout cet été, Nicolas Blanmont vous propose ses Carnets d’Opéra rédigés depuis les plus prestigieuses maisons d’opéra européennes. Nous restons à Glyndebourne pour une autre production de l’année, La Bohème de Puccini.
Parmi les nouvelles productions à l’affiche du Festival de Glyndebourne cette année, il y a une Bohème. Rien d’original à première vue, car ce chef-d’œuvre de Puccini est un des opéras les plus populaires du répertoire, tous théâtres confondus. Sauf peut-être qu’on le représente d’habitude à l’approche de Noël plutôt que sous le soleil de l’été…
Mais le spectacle vaut pourtant le détour pour trois raisons. L’excellente direction musicale du jeune chef canadien Jordan De Souza, riche en détails mais aussi pleine de sensualité. La mise en scène originale du Hollandais Floris Visser, qui inscrit toute l’action pendant l’occupation et dans le décor unique d’une rue pavée bordée de deux murs de béton lisse, et qui fait du marchand de jouets Parpignol une inquiétante incarnation de la Mort. Et enfin une excellente distribution inclusive, avec une Mimi chilienne, une Musetta et un Schaunard sud-africains, un Rodolfo coréen, un Marcello américain et un Colline bulgare.