Murmures du monde

Cap sur l’Afrique centrale, à la découverte des musiques des Bantous

© Getty Images

Par Hélène Van Loo via

Cap sur l’Afrique centrale avec l’univers musical des populations du centre de l’Afrique tropico-equatoriale, principalement des Bantous, qui fourmille de styles, de rythmes et d’instruments aux noms multiples.

Murmures du monde

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Mvet, le mythe fondateur

Le mvet constitue une tradition très forte répandue en Guinée équatoriale, au nord du Congo ou au Gabon. Il participe au rite initiatique bwiti des Fang. Mvet désigne la harpe ainsi que les épopées qu’elle accompagne. Le joueur de mvet cumule les qualités de conteur, d’acteur, chanteur et musicien.
Le mvet est le récit épique et le mythe fondateur de la culture des Fang, population de langue bantoue vivant au Gabon, en Guinée et au Cameroun. Leur épopée se compose de très nombreux épisodes. Le chanteur fait une narration rythmée des chants, entrecoupée d’anecdotes sur la vie du village ou d’interludes chantés et repris en choeur.
Le récit dure en général la nuit entière. Il raconte d’incroyables combats, des luttes sans merci, en y ajoutant aussi des onomatopées.
Mvet designe aussi la nuit pendant laquelle l’épopée est chantée. Les enregistrements sont rares.

L’Assiko, une musique hypnotique

L’Assiko est une musique de tradition Beti, une musique illustrée par le patricarche Oncle Medjo Me Nsom et par Jean Bikoko. Sa version contemporaine des bars de Yaoundé mélange le rythme lancinant d’une bouteille en verre au son saturé d’une guitare et parfois d’un clavier. La mélopée du chanteur ponctue la tension hypnotique guidant la danse des initiés, aux prodigieux mouvements de bassin.

Le Bikutsi, danse de guerre et musique de club

Place au bikutsi, danse et rythmes joués à l’origine au xylophone chez les Beti, qui ont été transposés à la guitare électrique et enflamme les grands clubs de la capitale camerounaise. Il a ses stars locales comme Govinal et Ange Emerant Ebogo.
Le bikutsi remonte à une ancienne danse de guerre pendant laquelle on frappait le sol : "biku" signifie coup et "tsi"veut dire sol.
Le musicien Messi Me Nkonda Martin invente, à la fin des années 60, une nouvelle technique de jeu de guitare en plaçant des bouts de coton entre certaines cordes de l’instrument. Ce faisant, il adoucit le son de la guitare et lui donne un son proche du balafon.
Les Têtes brulées sont les ambassadeurs du bikusti les plus modernes et les plus connus… mais leurs prédécesseurs sont importants ! Et parmi eux, certaines chanteuses comme Anne Marie Nzié.

Makossa, rival de la rumba congolaise

Le makossa est né dans le grand port de Douala, de la rencontre des guitares de la palm wine music, des musiques cubaines et des rythmes locaux. Ses pionniers sont Toto Guillaume, Eboa Lotin ou même Francis Bebey.
Ekambi Brillant fera du makossa un style capable de rivaliser avec la rumba congolaise, qui règne sur les pistes de danse.
En y mettant sa touche funky, Manu Dibango fait danser la planète au son de la soul Makossa, sorti en 1972, et connait un immense succès.
Des chanteurs comme Lapiro de Mbanga n’hésiteront pas à propager des paroles engagées politiquement avec leur musique.

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