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Cannes : ces moments scandaleux dans l'histoire du festival

Le fameux doigt d'honneur de Quentin Tarantino

© AFP or licensors

Par MD via

Le Festival de Cannes 2023 s’est ouvert sur fond de polémique en début de semaine. Est-ce si étonnant que cela, quand on sait que l’histoire du Festival est émaillée d’un très grand nombre de polémiques, depuis sa création jusqu’à aujourd’hui? 

Le dernier en date : Maïwenn, Depp, et les autres

Ce mardi 16 mai s’ouvrait la 76e édition du Festival, et on peut dire que le Festival aura déjà bien fait parler de lui. Il est en effet d’usage qu’un film soit choisi pour ouvrir le festival, et cette année, c’est le dernier film de Maïwenn, Jeanne du Barry, qui a été retenu.

Problème de taille : le film sert aussi de "grand" retour pour l’acteur Johnny Depp, lequel a été au cœur d’un procès très médiatisé pour juger les violences conjugales qu’aurait subies son ex-compagne, Amber Heard. La réalisatrice Maïwenn est quant à elle connue pour ses positions ouvertement anti-féministes. Elle avait d’ailleurs défendu Roman Polanski lorsque ce dernier a été accusé d’abus sexuel sur mineures en 2020. 

Tarantino et son doigt d’honneur


​​En 1994, Tarantino reçoit la Palme d’Or pour son film Pulp Fiction. Si aujourd’hui, le film est devenu classique parmi les classiques, il n’a pas fait l’unanimité pour autant lors de sa sortie il y a près de 30 ans. Il est présenté la veille de la clôture du festival, et face à lui, se trouve le film Le Soleil de Mikhalkov, que beaucoup aimeraient voir remporter la Palme.

Alors, quand finalement, le président du jury, qui n’est autre que Clint Eastwood cette année-là, annonce que Pulp Fiction remporte la récompense ultime, Tarantino a droit à quelques acclamations mais surtout beaucoup de cris mécontents. En guise de réponse à la foule, il a un geste devenu célèbre depuis lors : un bon vieux doigt d’honneur. Et de continuer avec un discours dans lequel il dira, entre autres, " Je ne m’attends jamais à recevoir de récompenses dans les festivals car je ne fais pas de cinéma pour rassembler les gens. Mes films à moi divisent." 

Fahrenheit 9/11 : Tarantino encore

Dix ans après le doigt d’honneur de Tarantino, intervient un nouveau scandale dans lequel le réalisateur est à nouveau impliqué. Cette année-là, il n’est plus en lice pour la Palme, il est président du Jury. Lequel décerne le trophée tant convoité au documentaire Fahrenheit 9/11, du réalisateur Michael Moore. Il faut dire que quelques jours plus tôt, le docu a été ovationné pendant de longues minutes, ce qui restera d’ailleurs l’une des plus longues ovations de l’histoire de Cannes.

Oui mais voilà, le producteur du documentaire n’est autre que Harvey Weinstein, producteur qui se cachait derrière… Pulp Fiction et dont la société Miramax a énormément bénéficié de la Palme reçue 10 ans auparavant par Tarantino. 

Alors forcément, sur la Croisette, les critiques vont bon train : Tarantino aurait-il poussé son jury pour voter en faveur du film produit par le producteur de ses propres films ? Les deux hommes se sont-ils mis d’accord sur un système de payback? Entendez par là : Tarantino favorise le film produit par Weinstein, et celui-ci, en coulisses, pourra à son tour remercier Tarantino d’une façon ou d’une autre… Mais Tarantino de nier les faits, et de venir s’en disculper dans une conférence de presse au lendemain de la remise du trophée.

Maurice Pialat et son “je ne vous aime pas non plus”

En 1987, c’est au tour de Maurice Pialat de faire son petit buzz. Cette année-là, il concourt avec son film Le Soleil de Satan. Au casting, l’un des acteurs les plus en vogue : Gérard Depardieu. Le jury finit par faire du film la Palme d’Or, et ce, à l’unanimité.

Mais les journalistes, qui lui préférent un autre film en compétition (Les ailes du désir), ne l’entendent pas de cette oreille et montrent de façon très ouverte leur mécontentement au réalisateur qui s’apprête à monter sur scène. Pialat n’hésite donc pas à les écorcher quelque peu dans son discours et leur lance, avant de lever le poing en l’air : "Je ne vais pas faillir à ma réputation. Je suis surtout content ce soir pour tous les cris et les sifflets que vous m'adressez... Et si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus."

 

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