Dans sa démarche d’amélioration continue de la qualité de la prise en charge de patients en oncologie, l’étude du KCE publiée mardi s’intéresse justement au cancer de l’ovaire.
Le Centre fédéral s’est penché sur la prise en charge globale des patientes atteintes du cancer de l’ovaire. Le Centre a identifié 15 indicateurs de qualité à partir d’une liste de 244 indicateurs potentiels. Chacun d’eux a été mesuré au niveau national et par hôpital.
Une grande dispersion des soins
Naviguant entre les indicateurs atteignant les objectifs et ceux se situant nettement en dessous, le KCE dégage une vue d’ensemble de la qualité des soins en Belgique.
Premier constat : la dispersion des soins. En effet, entre 2014 et 2018, les 4000 patientes atteintes d’un cancer invasif de l’ovaire ont été traitées dans 100 hôpitaux différents du pays.
La dispersion se retrouve également dans les chiffres de chirurgie : seuls cinq hôpitaux ont opéré plus de vingt patientes par an.
Plus de patientes, plus haut taux de survie
Le problème, c’est que cette dispersion des soins se reflète dans le taux de survie. En effet, toujours selon le KCE, les chances de survie pour les femmes touchées par un cancer de l’ovaire dépendent fortement du volume de prise en charge de cette maladie par l’hôpital. A noter qu’un seuil de 20 patientes traitées par an, par hôpital et par chirurgien, constitue un seuil minimum. A 50 patientes, l’hôpital atteint un stade intermédiaire. A 100, son volume est "optimal".
Les chances de survie sont en moyenne significativement plus élevées pour les patientes avec un cancer invasif traité dans les hôpitaux à volume de traitement/de chirurgie plus élevé.
"Les chances de survie sont en moyenne significativement plus élevées pour les patientes avec un cancer invasif traité dans les hôpitaux à volume de traitement/de chirurgie plus élevé", relève le KCE. "Même après une prise en compte des caractéristiques des patientes et des tumeurs."
D’après l’étude du Centre fédéral, la survie médiane des patientes prises en charge dans un hôpital traitant au moins dix patientes par an est de 4,2 ans, contre 1,7 dans ceux en traitant moins que trois.
"La différence est donc supérieure de 2,5 ans en faveur des hôpitaux à volume élevé."
Vers des centres de référence ?
Sur base de cette étude, le KCE plaide en faveur d’une concentration de la prise en charge du cancer de l’ovaire, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays.
"La grande dispersion des soins et de l’expertise dans les hôpitaux belges et les associations volume-outcome observées soutiennent la recommandation de concentrer la prise en charge des patientes atteintes du cancer de l’ovaire dans des centres de référence."