Après la mise au jour de fosses communes renfermant les restes de 215 enfants, l’émotion est vive au Canada et particulièrement au sein des communautés autochtones. La découverte a été annoncée en fin de semaine par la communauté Tk’emlúps te Secwépemc. Ces restes ont été repérés par un expert à l’aide d’un géo-radar sur le site d’un ancien pensionnat catholique en Colombie-Britannique.
Des établissements, créés il y a plus d’un siècle, qui avaient pour but de retirer les enfants autochtones à leurs communautés pour les assimiler à la culture dominante. Quelque 150.000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été placés de force dans plus de 130 pensionnats à travers le pays, coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture. En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a qualifié ce système de"génocide culturel".
A présent, les communautés autochtones du Canada exigent une recherche à l’échelle nationale des charniers. Pour Perry Bellegarde, chef national de l’Assemblée des Premières Nations, les familles "méritent de connaître la vérité et la possibilité de guérir". "Une enquête approfondie sur tous les anciens sites des pensionnats indiens pourrait mener à davantage de vérités sur le génocide contre notre peuple", a déclaré Perry Bellegarde.
Une entreprise d’assimilation forcée
L’histoire des maltraitances infligées aux autochtones en Amérique du Nord est presque aussi ancienne que celle de la colonisation de l’Amérique du Nord par les Européens. Les premiers colonisateurs pensaient que les habitants originaux du Nouveau Continent étaient inférieurs à eux. Des "sauvages" parqués dans des réserves, qu’il fallait civiliser. Et bien sûr évangéliser. En réalité, un seul but : les assimiler, les éduquer comme des Blancs.
Dans ce processus, le régime des pensionnats indiens du Canada dure de 1831 à 1996.
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Les enfants retrouvés la semaine dernière étaient des élèves du pensionnat indien de Kamloops, en Colombie-Britannique, qui a fermé ses portes en 1978. Ces établissements étaient gérés par le gouvernement et les autorités religieuses au cours des 19e et 20e siècles avec pour objectif d’assimiler de force les jeunes autochtones.