Pour empêcher ces djihadistes de commettre des attentats en territoire indien, l’Inde a construit une barrière, de plusieurs mètres de haut, entre les deux pays. Le long de la frontière, les soldats surarmés se défient du regard. Entre combats, attentats, et répression, les morts se comptent aujourd’hui par milliers. Pakistanais et indiens se tirent régulièrement dessus depuis la frontière. En 2017, l’ONU a répertorié 1881 violations du cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan.
Notre reportage commence à Srinagar, capitale du Cachemire indien. Le vendredi, jour de la grande prière, les soldats indiens affrontent des indépendantistes déterminés. Au cœur des émeutes, des enfants et adolescents. Chaque semaine depuis 2016, armés de simples pierres, ils affrontent des soldats… qui n’hésitent à faire usage de leurs fusils munis d’entonnoir pour arroser les manifestants de centaines de plombs de chevrotine. Les corps meurtris et les borgnes se comptent par centaines. Le gouvernement Indien ne voit pas notre présence d’un bon œil. Nous sommes de plus en plus surveillés. Au bout de quelques jours de tournage, le directeur de la police de Srinagar nous convoque au commissariat. Nous sommes mis aux arrêts. Trois semaines plus tard, l’Inde nous expulse vers la France.
Désormais persona non grata en Inde, nous nous tournons vers le Pakistan et comme le dit l’adage les ennemis de mes ennemis sont mes amis. D’ordinaire très hostile aux journalistes, le pays accepte de nous accueillir. Nous sommes autorisés à accompagner une patrouille pakistanaise le long de la frontière. Régulièrement des coups de feu crépitent. La vallée de Poonch bat tous les records de bombardements et de civils tués et blessés. Une école vient tout juste d’être touchée par des tirs de mortier. Malgré des trous béants dans les murs, les cours continuent. Nous avons filmé cette guerre sans fin qui les oppose la Pakistan et l’Inde depuis près de 60 ans.
Un documentaire de Paul Comiti à découvrir dès 21h35 le lundi 12 juillet sur La Trois.