La célèbre chanteuse et patronne de boîte de nuit Régine est décédée ce dimanche 1er mai à l'âge de 92 ans. Une personnalité qui a longtemps régné sur le monde de la nuit avec des discothèques dans l'Hexagone et à l'étranger. Une personnalité dont la vie a démarré chez nous, en Belgique.
Vidéo INA (archive de 1969)
C’est le 26 décembre 1929 que Régine (de son vrai nom Régina Zylberberg) vit le jour pour la première fois à Anderlecht. Celle qui deviendra bientôt "la reine de la nuit" est la fille de parents juifs polonais, qui s’installeront à Paris dès 1932. C’est son père, joueur invétéré, qui la mettra sur la route du monde de la fête et de l’amusement. Juste après la guerre, celui-ci va ouvrir un établissement, un café nommé La Lumière de Belleville, dans la capitale française. Il demandera bien vite à sa petite Régina de s’en occuper. Passant ensuite également pas mal de temps sur la Côte d’Azur, elle fera la connaissance de figures de la jet-set et des soirées animées.
Faire danser les vedettes
Sa vocation va naître : strass, paillettes et soirées endiablées. Avec un sens aigu du marketing et un solide carnet d’adresses. En 1956, elle ouvre "Chez Régine" dans la Ville-Lumière. S’ensuivront une vingtaine de discothèques à travers la planète. De New York à Rio, en passant par Le Caire, Düsseldorf, Genève, Miami ou Istanbul, Régine va essaimer ce qui est à présent une marque. En France, bon nombre de vedettes de l’époque viendront se trémousser et se montrer dans ses clubs situés dans des lieux branchés, tel Saint-Tropez, Deauville ou encore Cannes durant le festival. Elle crée une carte de membre qui permet d’accéder à ses établissements, où qu’on soit dans le monde.
Régine et la chanson
Populaire dans le milieu de la nuit, Régine aime aussi pousser la chansonnette. Et des grandes plumes vont bientôt écrire pour elle. On peut citer Françoise Sagan, Jean-Lou Dabadie, Serge Lama, Barbara (Gueule de nuit), Charles Aznavour (Nounours), Henri Salvador (Oublie-moi) ou encore Serge Gainsbourg et ses fameux P’tits Papiers. A partir de 1965, ce seront des dizaines de chansons dont elle sera l’interprète (principalement entre 1965 et 1985).
Sur tous les fronts
Régine monte aussi des spectacles (Bobino, Folies Bergère, la Cigale ou encore l’Olympia, à Paris, Carnegie Hall à New-York en 1969…), lance des parfums, ouvre des hôtels, fait de la télévision et du cinéma (on se souvient d’elle dans les Ripoux de Claude Zidi en 84 ou dans Grosse Fatigue, de Michel Blanc, en 1993). Sa notoriété va également la pousser à fonder une association, SOS drogue International, en 1984.
Toutes ses affaires ne marcheront cependant pas, et une série d’échecs commerciaux vont marquer la décennie 90 (son hôtel 4 étoiles à Nîmes, des clubs comme Le Palace à Paris…). En 2004, la chef d’entreprise festive va se séparer de ses discothèques. Elle restera cependant active dans la chanson, dans des spectacles et sur les plateaux télé – on la verra notamment dans la Ferme Célébrités, sur TF1-. Malgré cette dernière occurrence (certes plutôt oubliable), elle sera faite chevalier puis officier de la Légion d’honneur en décembre 2008.
Régine était la mère de Lionel Rotcage, journaliste et patron de presse décédé en 2006.