Les adeptes de la théorie QAnon sont de plus en plus nombreux et son influence prend de l’ampleur. Une candidate proche des théories conspirationnistes développées par QAnon est en position de rentrer au Sénat américain lors des prochaines élections en novembre. Et au-delà des Etats-Unis, une enquête du Guardian révélait il y a quelques jours que les groupes rassemblant des sympathisants de la thèse QAnon se multipliaient sur Facebook et étaient présents dans au moins 15 pays.
Selon les adeptes de QAnon, les Etats-Unis sont dirigés depuis des décennies par ce qu’ils appellent le "deep state", "l’Etat profond", une organisation secrète rassemblant de hauts responsables des ministères, les Clinton, les Obama, les Rothschild, le puissant investisseur George Soros, des vedettes d’Hollywood et d’autres membres de l’élite mondiale, détaille l’AFP.
La théorie qui a émergé en 2017 aurait bénéficié de la crise du coronavirus et de la contestation des mesures sanitaires, comme l’obligation du port du masque. Lors du confinement, l’échange d’informations et l’intérêt autour des théories de "Q" auraient augmenté de façon exponentielle, selon la BBC.
Réseaux pédophiles, satanistes, nouvel ordre mondial…
Cette mouvance croit que ces personnalités influentes sont impliquées dans des réseaux pédophiles internationaux, qu’elles veulent créer un nouvel ordre mondial dans lequel les Etats auraient abandonné leur souveraineté au profit de cette élite, et que seul Donald Trump pourrait les contrer, s’il est réélu.
Pour ces amateurs des théories du complot, il existe une grande machination mondiale. Une sorte de grand réseau criminel impliquant les présidents américains avant Trump, surtout le clan Clinton, la Commission européenne, le Pape et même la reine d’Angleterre.
Autre pièce maîtresse de la théorie, l’enquête sur les accusations d’ingérence russe lors de la campagne présidentielle de 2016, qui a empoisonné une partie de la présidence Trump, et serait en faitune habile stratégie. Le président américain aurait en réalité fait exprès de prétendre être de mèche avec Moscou afin de pouvoir travailler en secret avec le procureur spécial Robert Mueller pour vaincre le grand réseau criminel international.
Bien que la théorie soit assez nébuleuse pour susciter toutes sortes d’interprétations de la part de ses adhérents, QAnon prétend également que le président Donald Trump se bat secrètement pour faire tomber une cabale de pédophiles (démocrates) adorateurs de Satan qui a infiltré tous les niveaux du gouvernement américain et d’autres institutions.
Rassemblé derrière les slogans "Where we go one, we go all" ou "We are Q", le mouvement est associé au suprémacisme blanc et à l’extrémisme d’extrême droite.
QAnon a été qualifiée de menace terroriste intérieure par le FBI l’année dernière.