Alors, chez nous aussi on renforce l’alimentation, avec des tourteaux, enrichis en protéines. "Chaque producteur a sa recette maison. Qu’y met-on exactement ? Du soja, du colza, en provenance du Brésil ou d’Argentine. Mais encore ? De la pulpe de betterave, qui est un déchet. Des drêches de brasserie, autre déchet.
Oui, on nourrit les vaches avec des déchets, mais qui ont des caractéristiques lactogènes. Alors comment encore s’en priver ? Et puis… Oui, sans doute ajouter aussi, par exemple de l’acide palmitique. Je suis certain que ce n’est pas dans les mêmes proportions qu’ailleurs dans le monde, mais qui sait"?
De l’huile dans les concentrés, mais dans quelle proportion ?
"Les fabricants d’aliments utilisent, modérément, diverses sources d’huile dans leurs formules alimentaires (pour les concentrés)", confirme Eric Froidmont, Directeur scientifique a.i. du Centre wallon de recherches agronomiques de Gembloux, "mais dans quelle proportion, et en particulier quelle proportion d’huile de palme utilisée dans les aliments destinés au bétail laitier par rapport aux autres huiles (lin, colza, soja, tournesol…)" ?
"Oui bien sûr on en utilise", répond pour sa part Katrien d’Hooghe, directrice du BFA (Belgian Feed Association), qui regroupe les fabricants d’aliments pour bétail. "Comme le soja ou le colza, effectivement. ça permet de renforcer la nourriture qu’on donne au bétail, ce sont des sources de protéines et de graisse".
Moins chère, mais à doser scrupuleusement
L’huile de palme est moins chère que les autres, poursuit-elle. "Mais on surveille scrupuleusement les quantités, on en met nettement moins, pour éviter d’avoir, comme aux Pays-Bas il y a quelques années, des problèmes avec les produits dérivés, comme le fromage".
Que ce soit de ce côté-ci de l’Atlantique ou de l’autre donc, on le voit, l’acide palmitique est utilisé de manière assez systématique pour renforcer la nourriture à destination des vaches laitières. Pour qu’elles produisent toujours plus de lait.
Pas un souci de santé publique, certes, mais juste un sujet de réflexion, qui nous amènera aussi à surveiller de près notre motte de beurre, au sortir du frigo…