Grâce à Bulle, un service de laverie mobile lancé par huit jeunes Bruxellois, les plus de 3.000 personnes sans-abri recensées dans la capitale de l’Europe ont désormais la possibilité de faire laver et sécher leur linge gratuitement. Mais Bulle est aussi un formidable créateur de lien social!
Le projet est né d'une envie de venir en aide aux personnes qui vivent dans la précarité et qui n'ont pas accès aux wasserettes, trop chères, explique Rafaele Dumas. L'accès à l'hygiène leur est difficile et pourtant, "avoir du linge propre c'est quelque chose de base, c'est ce qui donne son importance au projet. Le vêtement est éminemment important pour soi, pour ce qu'on dégage, pour le rapport à l'autre, pour être respecté et se respecter soi-même."
Rien que le fait d'avoir des vêtements propres implique un renouveau. On le perçoit tout de suite dans le regard de l'autre : comment l'autre nous regarde, comment l'autre nous sent. L'estime de soi, la dignité sont améliorées.
Deux ans et un succès
L'association a été créée il y a deux ans. Une première campagne de crowfunding a été lancée en 2016 pour financer l'achat d'une camionnette hyper équipée : machines à laver, séchoirs, machine à café pour enjoliver l'attente.
Depuis un an, des permanences régulières sont assurées chaque semaine en 3 lieux : le lundi Place Flagey, le mercredi Gare Centrale, le vendredi Gare du Midi. Elles accueillent de plus en plus de monde, des habitués, mais aussi d'autres personnes que les sans-abri ou les personnes précarisées qui viennent s'informer. Jusqu'ici, Bulle en est à plus de 6 tonnes de vêtements lavés pour 130 permanences organisées.
Ce service travaille en tandem avec l'asbl Rolling Douche, qui propose des douches gratuites. Si vous vous douchez et qu'ensuite vous remettez vos vêtements sales, l'odeur reste. Quand les vêtements sont trop sales, les personnes précarisées jettent souvent à contre-coeur le vêtement parce qu'ils n'ont pas la possibilité de le laver. Pourtant, il y a une part d'identitaire dans le vêtement : "j'aime ce vêtement et je veux le conserver, parce que c'est moi."