Le budget fédéral 2023, un "bazooka énergie", comme le dit le Premier ministre ? Plutôt "un petit pistolet à eau", répond Maxime Prévot, président des Engagés, dans l’opposition, sur les ondes de La Première.
"C’est très bien d’annoncer que les mesures de TVA à 6%, de 166 euros d’aide vont être prolongées 3 mois de plus, mais ce n’est pas ça qui permet aux citoyens de payer leurs factures !"
"Quand on dit aux entreprises, poursuit Maxime Prévot, qu’elles vont pouvoir, au premier et deuxième trimestre de l’année prochaine, demander un report de paiement de 7% des cotisations patronales, c’est très bien, mais ce n’est pas ça qui va leur permettre d’assumer les surcoûts énergétiques. Vous prenez l’artisan boulanger, le boucher, toutes les professions de l’alimentaire, soit 300.000 emplois, ils sont aujourd’hui aux abois."
Blocage des prix
Pour le président des Engagés, il aurait fallu tempérer l’augmentation des coûts de l’énergie "via un bouclier tarifaire, comme en France, en Espagne, au Portugal, ou encore en Allemagne", soit bloquer le prix du gaz à 100 euros le Mégawatt. "Cela aurait permis de diminuer la facture par deux ou par trois de manière immédiate pour les citoyens." Mais un tel blocage des prix de l’énergie devrait être financé par l’Etat, serait-ce vraiment possible, au vu de l’état de nos finances publiques ?
"Il n’y aura pas, en lucidité, répond Maxime Prévot, d’autres solutions de court terme qu’un accroissement de l’endettement public. Est-ce que c’est génial comme hypothèse ? Non, mais ça coûtera moins cher que d’avoir des coûts qui explosent en allocation de chômage, en santé mentale, ou en revenu d’intégration sociale si on ne fait rien. Donc, je le dis clairement, les mesures qui ont été annoncées hier sont le plus petit commun dénominateur d’une majorité qui a le mérite d’avoir joué sa survie mais en attendant les gens continuent de crever. C’est là où le rendez-vous avec l’urgence a été loupé."
Il n’y aura pas d’autres solutions de court terme qu’un accroissement de l’endettement public
Autre mesure reprise dans le budget fédéral : la norme de croissance des soins de santé sera réduite à 2% à partir de 2024. Un point qui indigne le démocrate : "Le gouvernement avait juré la main sur le cœur, qu’il l’avait tiré les leçons de la crise COVID et que les soins de santé allaient être refinancés et aujourd’hui le gouvernement a décidé de sacrifier ce secteur qui est déjà à la peine pour pouvoir faire des économies."
Cynisme
Le bourgmestre pointe aussi une autre mesure : "De manière même cynique, le gouvernement a décidé, sans qu’il n’y ait de raison valable pour le faire, de diminuer les crédits temps quand il s’agit d’être aux côtés de son enfant gravement malade ou handicapé. Mais quel est le sens de fustiger des cas de figure aussi spécifiques où il y a une vulnérabilité d’un public qui doit être accompagnée ? Le gouvernement s’est trompé de cible !"
La réforme du travail et la réforme fiscale n’ont pas été bouclées. Maxime Prévot craint que ces mesures ne soient mises sous le tapis. "On a un problème majeur dans ce pays, qui est celui de la non efficacité des politiques publiques."
Il y a urgence pour ces réformes structurelles de fond.
Il ajoute : "Aujourd’hui, on n’a pas de cap, on a besoin pour que cet État puisse se redéployer, que ce fameux taux d’emploi de 80 pourcents puisse être atteint. […] On est dans un régime qui est dépassé, qui n’est pas moderne, et il y a urgence pour ces réformes structurelles de fond. Si on veut se redresser et aujourd’hui le gouvernement a loupé ce rendez-vous."