Bruxelles

Bruxelles va renforcer sa lutte contre la discrimination à l'emploi, notamment en facilitant les tests incognito

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Par Nicolas Kekatos avec Belga

Ce matin, la commission des affaires économiques et de l’emploi du parlement bruxellois s’est longuement penchée sur un projet d’ordonnance visant à améliorer les dispositions régionales de lutte contre les discriminations à l’emploi.

Concrètement, le projet devrait permettre d’effectuer des tests de détection des cas de discrimination à l’embauche. Ils pourront être effectués sur base de signalement ou de plainte mais aussi en cas de présomptions suffisantes de discrimination. Il ne sera pas nécessaire d’obtenir l’accord préalable d’un magistrat, ce qui est actuellement le cas.

Le projet d’ordonnance prévoit également un renforcement de la protection des inspecteurs et une collaboration plus importante avec Actiris qui pourra dorénavant échanger des informations avec l’inspection régionale de l’emploi, en communiquant notamment les différents signalements rapportés par les chercheurs d’emploi.

De même, si une étude scientifique démontre une suspicion de phénomènes de discrimination dans un secteur d’activité, les inspecteurs régionaux de l’emploi pourront réaliser des tests sur base d’une plainte, un signalement ou de "suspicion raisonnable" de pratiques discriminatoires auprès d’un employeur. Les inspecteurs pourront effectuer des contrôles sur place sous un nom d’emprunt tout en étant exemptés de toute sanction pénale à cet égard.

Bien, mais pas encore assez pour l'opposition

Du coté de l’opposition, on salue l’initiative mais on souligne un manque d’objectifs. "Il y avait beaucoup d’obstacles à réaliser des tests anti-discrimination. Il fallait qu’il y ait beaucoup de choses qui se cumulaient pour pouvoir faire des tests, c’est en partie levé par la proposition du gouvernement aujourd’hui mais ça ne suffit pas encore. On voit que ça manque de moyens sur le terrain pour réaliser ces tests anti-discrimination.

Il y a encore des obstacles qu’il faudrait lever pour pouvoir, par exemple, faire des tests anti-discrimination dans les secteurs où l’on sait qu’il y en a beaucoup qui s’opèrent. Là, il y a encore des démarches supplémentaires qui sont demandées qui pour nous vont encore freiner le fait de faire ces tests anti-discrimination. Puis, surtout, on ne voit pas le gouvernement se fixer des objectifs.

Si le gouvernement ne montre pas une volonté politique en se fixant des objectifs pour réaliser des tests chaque année, on pense qu’on ne va pas y arriver", explique Françoise de Smedt, cheffe du groupe PTB au parlement Bruxellois.

Le projet d’ordonnance, porté par le ministre Bruxellois de l’Emplois, Bernard Clerfayt (DéFI), dont les récents propos sur le taux d’emploi des femmes ont soulevé de nombreuses critiques, a finalement reçu le feu vert (à une large majorité) des membres de la commission parlementaire au terme d’une longue séance.

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