Bruxelles pourrait bientôt manquer de médecins généralistes. Selon une étude réalisée par l'Observatoire de la santé et du social (à retrouver en intégralité ci-dessous), on a même calculé que d'ici dix ans, la région aura besoin de 486 généralistes supplémentaires. Et en 2037, les besoins sont estimés à 835. Mais d'ores et déjà, la pénurie se fait sentir dans certains quartiers.
Le docteur Lawrence Cuvelier travaille dans une maison médicale du centre de Bruxelles et le constate : "Il y a clairement des quartiers qui connaissent une pénurie de généralistes, même si dans le même temps, d'autres quartiers en ont trop". Dans certaines zones très densément peuplées, où vit une population plus précarisée, les patients ont parfois des difficultés à retrouver un médecin lorsque l'un d'entre eux prend sa retraite. D'autant que la manière de pratiquer la médecine a bien changé.
Une profession qui se féminise très vite
Aujourd'hui, un médecin sur deux à Bruxelles est une femme. Mais ce chiffre évolue rapidement. Dans la tranche d'âge 25-34 ans, 70 pourcent des généralistes sont de sexe féminin et parmi celles-ci, près de 90 pourcent ont une pratique de groupe, c'est à dire qu'elles partagent un cabinet médical. Un quotidien bien différent de leurs prédécesseurs et qui leur assure une charge de travail plus facilement compatible avec la vie privée ou familiale. Mais cela ne serait pas sans incidence sur les besoins futurs de généralistes. Car selon le docteur Cuvelier, les jeunes médecins qui travaillent en groupe voient en moyenne moins de patients qu'un médecin "solo". Selon certaines estimations, il faudrait un médecin et demi pour remplacer un généraliste qui prend sa retraite.