Bruxelles, nouvelle "place to be" pour l'art contemporain?

Une exposition de Walter Swennen au centre Wiels

© BENOIT DOPPAGNE - BELGA

Par D.V.O.

Pour le New York Times, il n'y a pas de doute, c'est oui. Notre capitale n'a plus à rougir face à Londres, Paris, Berlin ou New York. Depuis 2008, une soixantaine de nouvelles galeries ont ouvert à Bruxelles. Il y a vraiment une sorte de bouillonnement artistique...

D'abord parmi ces galeries, il y a des tout grands noms parisiens ou new yorkais. Ensuite, récemment, plusieurs galeries se sont mises à ouvrir un deuxième espace à Bruxelles. Ca se fait déjà depuis longtemps à Paris ou à Londres mais ici c'est nouveau.

Autre constat : des galeries anversoises ont quitté leur ville, pourtant réputée pour sa créativité, pour s'installer dans la capitale. Et puis, il y a aussi cette foire new yorkaise, Independent, une foire particulièrement branchée, à la pointe de la pointe, qui a aussi choisi Bruxelles pour son arrivée sur le marché européen...

Comment expliquer cette force d'attraction qu'exerce désormais notre capitale ?

Il y a évidemment la position centrale de Bruxelles, entre Paris, Londres Amsterdam ou Cologne. Il y a aussi les loyers qui sont beaucoup moins chers. Et puis les exilés fiscaux français ont aussi attiré des galeries de Paris.

Gladstone, une toute grosse galerie new yorkaise qui a ouvert à Bruxelles, nous parle par ailleurs de l'importance des collectionneurs belges, qui sont réputés pour leur qualité. La Belgique compterait le plus grand nombre de collectionneurs au km2. Mais le directeur, Maxime de la Brousse, nous explique qu'il y a aussi un aspect plus stratégique : "Certains de nos artistes sont déjà représentés depuis plusieurs années à Londres et à Paris et donc le fait de venir à Bruxelles nous laissait la possibilité de pouvoir continuer avec ces artistes sans créer une concurrence inutile avec ces galeries avec lesquelles on est également partenaire".

Les artistes sont-ils aussi nombreux à Bruxelles ?

Ils viennent de partout dans le monde. Kendell Geers, par exemple, expose vraiment partout dans le monde. Sud-africain, il a vécu entre autres à Londres, à Berlin, à Vienne, et il a finalement choisi Bruxelles. C'est donc un bon observateur. Il confirme, lui aussi, que Bruxelles est désormais à la pointe. Et parmi les raisons qui le poussent à rester, il y a l'aspect multilingue de la capitale : "Si vous vivez à Londres, la langue principale, c'est l'anglais. Si vous allez à Paris, la langue officielle c'est le français. Alors qu'à Bruxelles, il y a déjà les Wallons, les Flamands, et puis en plus il y a la tour de Babel de l'Europe, des gens d'Afrique, du Brésil, de partout. Ca devient un melting pot d'idées incroyablement dynamique, et du coup l'esprit est très ouvert".

Et quid des jeunes artistes ?

Sam Steverlinck, journaliste spécialisé dans l'art contemporain, explique : "Il y a de plus en plus de jeunes artistes de toute l’Europe qui s'installent à Bruxelles, qui achètent une maison à plusieurs et qui ouvrent par exemple le rez-de-chaussée comme lieu d 'exposition, même pour trois jours et qui font la pub par Facebook ou d'autres manières".

Une scène donc plus informelle, plus spontanée qui a aussi son importance. A cela il faut encore ajouter le rôle de locomotive joué par le Wiels, centre d'art contemporain très dynamique installés à Forest.

Seul bémol, c'est le manque d'argent public pour institutions officielles...

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