A Bruxelles, un tiers du personnel des maisons de repos n'est pas vacciné. Un chiffre nettement inférieur à celui qui a pu être enregistré en Flandre, ou même en Wallonie. Pourtant, une maison de repos schaerbeekoise vient d'annoncer que 100% de son personnel était vacciné. Une première.
A la résidence Masui, on vient de loin. En début d'année, 80% du personnel refusait la vaccination contre le Covid-19. A l'époque, c'était d'ailleurs aussi le cas de Christine, l'infirmière en chef. "Ce n’était pas comme si on ne voulait pas du vaccin. C’est plutôt qu’on ne connaissait rien de ce vaccin. Donc, n’ayant pas assez d’informations, j’avais du mal à convaincre d’autres gens alors que je n’étais moi-même pas convaincue", explique-t-elle.
Les raisons du refus
Différentes raisons peuvent expliquer ces refus. Il y a la peur d'effets secondaires, les rumeurs, ou encore les pressions familiales, religieuses ou culturelles. Des arguments déconstruits patiemment, l'un après l'autre au fil des mois. Pour Kurt Goetgebuer, directeur de la résidence Masui, cela a pris du temps. "D’abord, on a fait des réunions en groupe, ça n’a pas du tout marché. Ensuite, on a convaincu notre infirmière en chef d’essayer de les comprendre, de laisser passer un peu de temps, essayer de leur parler du vaccin. De cette manière, après 11 mois maintenant, on est arrivés à 100%", constate-t-il avec soulagement.
Eviter le clivage
Depuis vendredi, les 34 membres du personnel de la résidence ont donc reçu au moins une dose. Pour l’infirmière en chef, il est préférable de ne pas diviser. "C’est très important de plutôt amener les gens à adhérer. Et surtout, de ne pas créer ce clivage entre les vaccinés et les non-vaccinés. Nous n’avons pas essayé de mettre des étiquettes. Ceux qui avaient des doutes sur la vaccination n’avaient pas à se sentir brimés à cause de leurs craintes", conclut-elle.
L'obligation vaccinale du personnel des maisons de repos serait même contre-productive, puisque le personnel absent serait impossible à remplacer.