Près d'une centaine de chauffeurs LVC (location de voiture avec chauffeur) selon la police de Bruxelles-Ixelles et jusqu'à un peu plus de 200 selon des associations du secteur, se sont doucement rassemblés lundi matin à compter de 7h sur le boulevard Pacheco. Ils étaient venus protester, au nom des travailleurs bruxellois sous licences flamandes et wallonnes, contre les contrôles qui ont eu lieu en fin de semaine dernière.
Le cortège a démarré vers 10h15 pour se rendre boulevard du Régent, devant le cabinet du ministre-président du gouvernement bruxellois Rudi Vervoort (PS), qui s'est entretenu avec une délégation.
Les chauffeurs LVC se sont dispersés peu après 14h. Il y a eu des perturbations du trafic sur leur passage, notamment à l'aller du tunnel Botanique au tunnel Arts-Loi, mais aussi en début de matinée dans le tunnel Reyers en direction du centre.
Cesser les saisies des véhicules
Il s'agissait d'une mobilisation de chauffeurs qui travaillent à Bruxelles avec des licences LVC délivrées en Flandre et en Wallonie. Des travailleurs avec des licences bruxelloises manifestaient à leurs côtés par solidarité. Il y a cependant eu une scission parmi ces derniers. Une centaine de chauffeurs LVC avec des licences bruxelloises manifestaient mercredi pour demander à Uber soit de limiter le marché bruxellois aux seules licences bruxelloises soit de rouvrir le marché flamand - ce qui inclut l'aéroport de Zaventem - aux autres licences. Statu quo pour Uber qui avait répondu, par voie de presse, interpréter l'ordonnance dite Sparadrap comme destinée à l'ensemble des quelque 2.000 chauffeurs LVC opérant dans la capitale.
L'ASBL UCLB (Union des chauffeurs limousine belge) s'est rapprochée du groupe des seuls chauffeurs LVC bruxellois, tandis que l'Union syndicale des chauffeurs privés (USCP) et l'Association belge des chauffeurs de limousine (ABCL) restent solidaires des travailleurs avec des licences flamandes et wallonnes.
"On veut en premier lieu faire cesser les saisies des véhicules, puis faire transiter les licences wallonnes et flamandes vers le système bruxellois", défend Fernando Redondo, le président de l'ABCL. "Ce sont des Bruxellois, qui travaillent à Bruxelles, payent leurs taxes à Bruxelles et dont l'entreprise est à Bruxelles. Ils ont pris des licences dans d'autres régions par facilité et parce qu'il n'y avait alors pas d'obligation d'y être domicilié".
À l'issue de l'entretien avec Rudi Vervoort, les représentants des LVC ont assuré qu'ils n'organiseront plus de manifestation jusqu'au 7 février prochain. Ils attendront notamment le positionnement de la justice sur trois saisies de véhicules contestées.
"Les saisies vont continuer, mais on va prendre le risque de continuer à travailler", rapporte Fernando Redondo. "On espère qu'une solution sera trouvée par le gouvernement pour le 7 février, date fixée plus loin que les décisions de justice attendues sur les saisies. (...) Il n'y a apparemment pas eu de menace de retirer l'agrément à Uber si la plateforme restait ouverte à tous à Bruxelles. En tout cas, on ne nous en a pas parlé".