A l’origine, il devait coûter 1,6 milliard d’euros. A l’arrivée, il pourrait coûter 3 milliards d’euros, si tout va bien. Un budget presque deux fois supérieur aux prévisions : les projections financières pour le projet Métro Nord, aussi appelé Métro 3, donnent le tournis.
Face à l’explosion de la facture du chantier embourbé sous le Palais du Midi, la Région bruxelloise ne va-t-elle pas droit dans le mur ? Ne ferait-elle pas mieux de faire demi-tour ? A en croire le gouvernement, il n’y a plus de marche arrière possible, en tout cas en ce qui concerne le tronçon Albert-Gare du Nord. Ce chantier-là, qui consiste à transformer le prémétro en métro, est déjà trop avancé. L’argent engagé ne pourra être récupéré. "Le point de non-retour est atteint", dit Elke Van den Brandt (Groen), ministre de la Mobilité.
Mais pour la deuxième moitié de la ligne, encore entièrement à construire, une marche arrière est encore possible. Ce tronçon qui reliera la Gare du Nord à Bordet nécessite de percer un tunnel de 4,5 km et de construire sept stations.
A part des études ou des travaux préliminaires, rien n’a été entrepris sur ce tronçon. Or, ce chantier-là, c’est plus de deux tiers du budget total du projet Métro 3, avant même toute mauvaise surprise dans les sous-sols de Schaerbeek ou d’Evere. Il n’en fallait pas plus pour relancer le débat sur le financement, voire la poursuite de ce projet. Son abandon soulagerait évidemment les finances régionales déjà dans le rouge.