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Bruxelles : 20 ans après, retour sur le vol d’un collier à 260.000 euros par un laveur de vitres

Le "Queen of Syrah" a été volé lors d’un salon, sans violence.

© MAISON DE GREEF

Par Karim Fadoul

"Un vol audacieux !" Le dimanche 17 novembre 2002, il y a 20 ans presque jour pour jour, un individu subtilisait, sans arme ni violence, un collier d’exception lors d’un salon consacré à l’élégance et au prestige organisé au pied des arcades du Cinquantenaire.

Le "Queen of Syrah" est une véritable œuvre d’art que l’on doit à la maison De Greef, célèbre joaillier de la rue au Beurre, près de la Grand-Place de Bruxelles. Une année de travail pour donner naissance à un bijou composé d’un collier en or blanc serti de trois rangées de diamants de taille princesse, orné d’un pendentif en or blanc de 6,6 sur 2,5 centimètres serti d’un diamant de taille marquise, et de diamants et rubis de taille princesse. 250 diamants et 150 rubis, pour être précis. Valeur de la composition : 260.000 euros. Un bijou qui a suscité la convoitise d’un homme déguisé, selon des témoins, en laveur de vitres et qui n’a visiblement eu qu’à se servir.

Au nez et à la barbe de tout le monde

L’affaire fait grand bruit. A l’époque, au micro du Journal télévisé de la RTBF, Daniel Robert, organisateur du salon, exprime sa stupéfaction. Pour lui, le voleur a "un petit côté génial, je dois le reconnaître. Il fallait énormément d’audace, au milieu de 3000 à 4000 personnes, au nez et à la barbe de tout le monde, de procéder comme il l’a fait."

Arnaud Wittman, de la maison De Greef, est le concepteur du "Queen of Syrah". Toujours dans le Journal télévisé, il exprime sa tristesse. "Nous voulions surtout avoir une pièce d’exposition qui pouvait vraiment montrer aux clients ce qu’on pouvait faire. Et cela, on ne pourra plus jamais le récupérer."

20 ans après, le "Queen of Syrah" a-t-il refait surface ? L’enquête de police menée suite à la plainte déposée par la maison De Greef et la promesse d’une récompense de plus de 25.000 euros ont-elles permis de retrouver la pièce de joaillerie ? "Malheureusement, nous n’avons plus de nouvelles depuis ce vol", se désole aujourd’hui un Arnaud Wittman doublement pénalisé. Les assurances n’ont jamais remboursé le bijoutier. "Pourquoi ? Parce que les vitrines réalisées par l’organisation du salon n’avaient pas de système de serrure. Les vitrines étaient assez épaisses et refermées à l’aide de ventouses."

Pas conforme au contrat d’assurance selon les compagnies qui, après expertises, refusent de dédommager le créateur du "Queen of Syrah". "Les vitrines étaient posées sur un socle et ce socle n’était fixé à la base. Il suffisait dès lors au voleur de glisser le socle vers l’avant et de prendre le bijou par l’arrière. Nous n’avions pas vu cela." Faille qu’un visiteur mal intentionné a donc repérée.

L’hypothèse du démontage

"Nous aurions dû avoir un garde devant le bijou, durant la journée. Ce vol a été une grosse leçon pour nous. Depuis lors, nous ne prenons plus jamais aucun risque", affirme Arnaud Wittman. "Nous avons depuis participé à d’autres expositions avec des bijoux plus onéreux que le 'Queen of Syrah'. Nous travaillons avec des objets précieux, enviés. Dès lors, on ne peut plus prendre les choses de façon imprudente. Désormais, chaque participation de notre maison à une exposition fait d’abord l’objet d’un accord de nos assureurs."

Une hypothèse, enfin, sur ce qu’il a pu advenir du collier volé en 2002 ? "Le pendentif était posé sur un collier. Celui-ci a pu être vendu à part. Quant au bijou en lui-même, il a pu être démonté, recertifié puis revendu sur d’autres marchés."

Vol d'un collier d'une valeur de 260.000 euros en 2002 à Bruxelles

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