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BRNS is back et dévoile l'étendue et la richesse de son talent dans un 4ème album !

© Mayli Sterkendries

Par Aline Glaudot via

Ce vendredi 22 octobre, afin d’échauffer nos corps et cœurs aguerris par le vent et les premières pluies estivales, le trio bruxellois le plus cérébral de ces dix dernières années, sort, ENFIN, son quatrième album Celluloid Swamp. ENFIN, parce qu’en lisant ces quelques lignes vous apprendrez que ce dernier, enregistré à NYC, est bouclé depuis plus de deux ans maintenant mais que par un (intuitif) concours de circonstances, il ne sort que maintenant.

Dans ce dernier, grâce notamment à la venue d’une quatrième partenaire particulière, Nele De Gussem, BRNS explore, joue, s’amuse et amorce un peu plus sa mue vers une pop jouette et décomplexée. En pleine promo de leur nouveau bébé, Jam les a rencontrés.

En dix ans, quatre albums et deux EPs (dont un avec Ropoporose sous l'alias Namdose), le parcours musical de BRNS témoigne de l’évolution d’une formation aux avant-postes d’un rock indé relativement sombre, vers une pop plus lumineuse et nuancée. Une trajectoire saine de mecs curieux et bien dans leurs baskets "On a écouté pas mal de choses et je pense que tout ce qu’on écoute nous nourrit. Pour le premier album, on avait écouté pas mal de post-rock, math rock, de groupes post-Arcade Fire et puis tout à évolué ! Par exemple je n’écoutais absolument pas de RnB et là j’en ai écouté pas mal ces dernières années, ça évolue tout le temps." Tim (batteur, voix)

C’est ça qui est cool dans la pop, c’est qu’on peut toucher à un peu de tout, ça donne des albums assez éclatés au niveau des styles" Tim (batteur, voix)

"Ce n’est même pas tant ce qu'on écoute, mais tout se fait toujours de manière assez intuitive. Tant que ça nous fait marrer, on continue de faire de la musique", renchérit Antoine (basse, clavier).

Une trajectoire audacieuse qui avec Sugar High (2017) basculera définitivement vers un style plus lumineux, loin du sérieux et des grandes envolées lyriques des débuts "On n’a jamais fait deux fois le même album mais si il faut vraiment tracer une ligne de fracture, c’est entre les deux premiers et les deux suivants", admet Diego (chant, guitare) et Antoine d'ajouter "les deux premiers étaient vachement sérieux, on ne jouait pas avec l’auditeur, on cherchait vraiment le côté pathos. Après, c’est devenu plus "poil à gratter", ici on vient titiller l’auditeur, c’est devenu un univers plus humoristique".

© Monsieur Pimpant- BRNS

New-York, post-punk et Beastie Boys

Raconter Celluloid Swamp, c’est d’abord faire un détour rapide (10 jours pas plus) par la Big Apple, dans l’antre du Studio G, à Brooklyn. Nous sommes en 2018 et nos gaillards s’octroient les services de l’ingé son et ami Alexis Bertolot (Sunwatchers, Marc Ribot, Frank Ocean) "ça change pas grand-chose d’enregistrer à New-York mais ça change quelque chose d’enregistrer avec lui", confie Diego. "Initialement pour celui-ci on s’est dit qu’on allait faire un disque court. Une manière de se dire qu'on ne se disperse pas, qu'on fait 10 jours aux USA, qu'on enregistre tout et puis qu'on sort le disque rapidement. Le but était de rentabiliser le temps sur place et de ne pas faire du tourisme. Tim et moi, NYC, on s’en fichait éperdument", sourit Antoine, "donc plus on était en studio, mieux on se portait. "

Pour l’anecdote "le premier studio, c’était un studio dans le centre de NY, en face de la kioske radio originale, dans un ancien quartier indus avec plein d’entrepôts un peu craignos à l’époque. Ce sont les gars de Pere Ubu, un vieux groupe de post-punk, qui se sont fédérés avec d’autres types pour créer ce studio. Du coup, il y a du matos de tous ces gens-là qu’on a utilisé : des guitares qui devaient appartenir à Pere Ubu et un backline de fou! "

Ils y resteront 4 jours et finaliseront les guitares, percus et basses un peu plus loin au refuge bucolique d’Outlier Inn.

De retour dans la capitale Belge en décembre de la même année, BRNS enregistre alors les voix, bien décidé à mixer rapidement le tout et trouver un label dans la foulée. Rien ne se passera véritablement comme prévu… et ce n’était finalement pas plus mal ! L’album passera la pandémie bien au chaud, permettant par la même occasion à ses concepteurs de vaquer à leur side-projects.

Il faudra attendre le 24 mars 2021 pour voir pointer le premier single Familiar où BRNS donne la réplique aux Hommes-Boîtes (avec qui ils avaient déjà collaboré) et son clip délirant, où certain y verront peut-être un clin d’œil aux grands Beastie Boys.

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Quelques semaines plus tard, ils enchaînent avec Suffer, fondamentalement différent, plus électro groovy et Money, en plein mois de septembre, qui démontrera une fois de plus, toute l’étendue et la richesse des mélodies du futur album à venir. Loin d’être uniforme, monolithique, BRNS s’amuse, passe d’un univers à l’autre. Fondamentalement plus pop, RnB, un univers sonores où les matières plus synthétiques côtoient les boîtes à rythmes, quitte à dérouter aux premières écoutes. 

Ce vendredi, en plus de l'album, le quatuor dévoile le clip de Get something, voyage psychédélique réalisé par le plasticien Monsieur Pimpant qui signe également l'incroyable pochette de l'album.
 

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Celluloid Swamp, est un album qui s’apprécie différemment à chaque écoute et qui laisse le soin à ses auditeurs de créer leurs propres liens entre chaque morceaux. Un peu à la manière d’un Hello Nasty, Kid A, ou d’un Gorillaz, jolis classiques dont on ne pourrait se lasser.

Welcome Back BRNS! Venez les applaudir le 04/11/21 au Cactus de BRUGES, le 13/01/22 au Manège de MONS, le 28/01/22 au Botanique et le 22/02/22 au Het Depot de LOUVAIN.

 

Celluloid Swamp, PIAS, 2021

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