"Bienvenue au Brexit, Sir… Je suis désolé", déclare un agent qui s’empare du sandwich emballé dans un papier aluminium d’un automobiliste polonais.
Il demande à l’agent des douanes de prendre la viande et de lui laisser le pain. "Non, tout sera confisqué", rétorque le douanier. "Oh, my God !", s’esclaffe le conducteur…
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Chez un autre conducteur, ce sont des conserves de poissons qui sont saisies. Toutes ces denrées sont saisies et finiront au container. Les nouvelles réglementations spécifient que l’introduction sur le territoire de l’Union européenne de produits alimentaires contenant de la viande ou des produits laitiers, même pour une consommation personnelle, est interdite.
Tout cela pour empêcher l’arrivée sur le continent de produits alimentaires pouvant répandre des maladies.
Plus de formalités
Les règles changent aussi pour les transporteurs professionnels. Les réglementations post-Brexit ont notamment frappé la chaîne de magasins britannique Marks & Spencer, qui ne peut plus proposer à la vente en France ses sandwichs et salades depuis le Brexit.
Aux Pays-Bas, les exportateurs de fruits et légumes s’organisent : chez ABC Logistics une équipe administrative spéciale s’occupe en amont des papiers pour les chauffeurs de poids lourds. Mais le patron craint surtout l’incertitude des réglementations et l’impréparation des Britanniques par rapport à tout ce qu’implique le Brexit. "Il y a plus de travail, cela demande du temps et de l’énergie", regrette Marcel van Bruggen.
Les douanes constatent que les grandes entreprises sont bien préparées, mais les plus petites sont souvent dans l’ignorance des nouvelles règles et n’ont pas les papiers nécessaires pour rentrer dans l’Union européenne. Il faut alors renvoyer les cargaisons non déclarées de l’autre côté de la Manche et les transporteurs ont 48 heures pour se mettre en règle.