Les députés britanniques se penchent lundi sur le projet de Boris Johnson de revenir sur l'accord encadrant le Brexit, qui a déclenché un tollé au sein même de la majorité conservatrice et la colère des Européens en pleines négociations commerciales.
La présentation de la loi "sur le marché intérieur" la semaine dernière a déclenché une crise digne des épisodes les plus dramatiques de la saga du Brexit, lancée il y a plus de quatre ans par la victoire du "leave" au référendum et que certains pensaient terminée avec la sortie historique du Royaume-Uni du bloc européen en janvier dernier.
Ce projet donne à Londres le pouvoir de prendre unilatéralement des décisions commerciales dans sa province d'Irlande du Nord, pouvoirs censés être partagés avec les Européens selon l'accord de Brexit conclu l'année dernière.
De l'aveu même du gouvernement britannique, son projet viole le droit international. Il a sans surprise mis de l'huile sur le feu de négociations déjà poussives censées arriver à un accord de libre-échange et éviter une rupture brutale au 1er janvier prochain, date qui marque la fin de la période de transiton amortissant le divorce.
Il a aussi été très critiqué dans la classe politique britannique, notamment par quatre anciens Premiers ministres, dont les conservateurs John Major et Theresa May.
La séance s'annonce agitée lundi après-midi à la Chambre des Communes, où le texte doit être débattu puis voté en deuxième lecture, malgré la large majorité dont dispose le gouvernement de Boris Johnson.
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Revenir sur ce qui a déjà été signé "est un acte potentiellement nuisible pour notre pays", a ainsi estimé samedi l'élu conservateur Robert Neill, qui a déposé un amendement limitant les pouvoirs du gouvernement concernant toute atteinte à l'accord de Brexit. "Cela porterait atteinte à notre réputation et rendra plus difficile la conclusion de futurs accords commerciaux".