Bruxelles

Braconnage d'oiseaux recherchés : un piège à la glu découvert à Vilvoorde

Braconnage d'oiseaux recherchés : un piège à la glu découvert à Vilvoorde (M. Wilquin - 05/06/23)

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Par Maud Wilquin

Il existe à proximité de l’espace culturel Buda à Vilvorde une friche de quelques centaines de mètres carrés. Situé le long du canal, l’endroit possède une grande biodiversité. La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux précise dans un communiqué que c'est le site de nidification de plusieurs espèces d’oiseaux peu communs en Région bruxelloise, comme le Chardonneret élégant, la Rousserolle verderolle. La Rousserolle effarvatte, l’Hypolaïs polyglotte ou le Tarier des prés y ont également été observés en passage migratoire.

Ce vendredi, un observateur d’oiseaux amateur qui passait par-là a remarqué sur le sol quelque chose d’inhabituel : une petite mare artificielle, entourée de barres de céréales pour oiseaux et de petites branches… pleines de glu. C’est ce qu’on appelle un piège à la glu, à la colle, et c’est illégal depuis 1979. Les seules captures autorisées sont les captures scientifiques pour l’étude de la migration. Dans ce cas, les oiseaux sont privés de leur liberté le temps d’être bagués et pucés, puis immédiatement relâchés.

Ici, le but du piège à la glu, vieux comme le monde et particulièrement répandu dans le bassin méditerranéen, est de capturer un oiseau (de préférence aux plumes colorées et au chant agréable), sans le tuer, pour ensuite l’enfermer dans une cage, le vendre ou le consommer. "Anciennement, il y avait des concours qui récompensaient l’oiseau qui avait le plus beau chant", informe Anne Weiserbs, biologiste pour le département Etudes de Natagora. "Ce cas-ci est complètement révoltant et d’une cruauté magistrale", affirme-t-elle. "Mais ici", ajoute Adrien Chevalier, chargé de mission biodiversité à la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux, "les oiseaux ciblés (des chardonnerets élégants) me semblent trop petits que pour être mangés. Je pense qu’ils étaient plutôt destinés à aller dans une cage."

Un fait isolé

Aujourd’hui, ce piège n’existe plus. La police de Bruxelles Capitale – Ixelles l’a détruit après le passage d’un membre de la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux.

Le braconnage menace-t-il de nouveau les oiseaux en Belgique ? " Non. La Belgique était internationalement réputée pour le nombre de chardonnerets, tarins, bouvreuils qui étaient capturés parce que l’on appelait des tendeurs, puis des braconniers lorsque la tenderie est devenue légale ", explique Didier Vangeluwe, ornithologue à l’Institut Royal des sciences naturelles de Belgique. " Mais depuis, les services de contrôle ont fait un travail remarquable, il n’y a presque plus de cas de tenderie à l’heure actuelle. Je n’en ai plus entendu parler depuis des années. "

C’est un observateur amateur qui a alerté la communauté des naturalistes et les associations. “Pour l’instant, la découverte de ces pièges à Bruxelles semble être un cas isolé, mais il faut rester vigilant”, avertit la LRBPO. Un cas de braconnage qui résonne aussi aussi en illustration du débat politique sur la préservation des friches bruxelloises.

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