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Boucle du Hainaut : un premier feu vert du gouvernement wallon, les opposants déçus mais combatifs

Une action contre le projet de Boucle du Hainaut devant le Parlement wallon à Namur en 2020.

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C’est une ligne électrique aérienne faite de dizaines de pylônes et de câbles à très haute tension qui pourrait supporter jusqu’à 6GW de courant alternatif. Ce projet actuellement prévoit 85 km de parcours à travers les communes de Mont-de-l’Enclus, Celles, Frasnes-lez-Anvaing, Leuze-en Hainaut, Ath, Chièvres, Brugelette, Lens, Soignies, Braine-le-Comte, Ecaussinnes, Seneffe, Pont-àCelles et enfin Courcelles (rien que dans le Hainaut). La Boucle du Hainaut est un projet porté par l’opérateur Elia avec un budget estimé à un demi-milliard d’euros. Une première étape vient d’être franchie dans sa concrétisation malgré une opposition farouche.

Un premier feu vert

Le gouvernement wallon a donc finalement validé ce jeudi les orientations relatives à la Boucle du Hainaut, cette liaison électrique à haute tension controversée doit relier Avelgem à Courcelles.

Il s’agit notamment d’inscrire aux plans de secteurs un périmètre de réservation provisoire, "une étape nécessaire si l’on veut commencer un rapport sur les incidences environnementales qui devra identifier les alternatives au projet, les évaluer et proposer des évolutions à apporter au projet ainsi qu’au tracé provisoirement retenu", a précisé le ministre wallon en charge de l’Aménagement du territoire, Willy Borsus.

Afin de concrétiser ce projet porté par Elia, qui doit contribuer à la sécurité d’approvisionnement grâce au transport de l’électricité produite par les éoliennes en Mer du Nord, une révision du plan de secteur est en effet nécessaire. "Cette décision confirme le besoin d’une ligne électrique, mais il ne s’agit que d’une première étape du processus", a souligné le ministre Borsus.

Rien n’est acté

Le lancement de la procédure de révision du plan de secteur ne peut en effet s’effectuer que sur la base de l’hypothèse du tracé proposé par Elia dans son dossier de base. Mais ce tracé pourrait être modifié, le projet devant faire l’objet d’une étude sur les incidences environnementales et d’une enquête publique.

Un bureau d’étude agréé examinera l’ensemble des propositions et contre-propositions formulées par toutes les parties prenantes, et notamment les possibilités maximales et optimales d’enfouissement, une solution "techniquement envisageable et de nature à éviter la traversée de zones d’habitat bâties ou de sites sensibles". Il identifiera également toutes les alternatives au tracé provisoire, a poursuivi Willy Borsus.

Par ailleurs, afin de ne prendre aucun risque avec la santé et l’environnement, une étude sur les impacts des champs électromagnétiques a été réalisée à la demande de la ministre de l’Environnement, Céline Tellier. Sur base de ces résultats, cette dernière a été chargée de présenter un projet de décret intégrant des normes et valeurs de référence sur les champs électromagnétiques.

"Il était important de vérifier scientifiquement les impacts des champs électromagnétiques des lignes à haute tension sur la santé, l’environnement et les animaux. Cette étude étant clôturée, j’ai proposé au gouvernement d’avancer sur la mise en place de valeurs de références et de normes plus strictes pour encadrer les projets d’installation de lignes à haute tension, afin de protéger la santé des personnes, des animaux et l’environnement", a conclu Céline Tellier.

Pas une surprise

Ce projet rencontre de très nombreux opposants politiques et citoyens. Ces derniers sont réunis au sein de l’asbl "Revolht". Pour leur porte-parole Marie Reman, la décision du gouvernement wallon n’est pas une surprise : " On s’y attendait mais on est déçus car la solution que nous proposons n’est pas du tout prise en compte pour la suite du dossier. Nous avons toujours demandé une analyse complète de notre proposition qui est une ligne enfouie dans le sol en courant continu. Nous sommes remontés et prêts à affronter la suite des évènements qui va se traduire par de nombreux recours".

Extrait de notre 13h de ce samedi 4 février

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